Le matrimoine

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HF Île-de-France, association à l’origine des Journées du Matrimoine, nous apprend qu’à l’instar d’autrice, de peintresse ou encore de médecine, matrimoine fait partie de ces mots féminins volontairement effacés du langage courant. Construit sur le même modèle que ‘patrimoine’, matrimoine renvoie en premier lieu aux biens transmis par la mère. D’un point de vue culturel, il s’agit de l’ensemble des productions créées et laissées par les femmes des générations précédentes.

L’association nous fournit également des chiffres illustrant la nécessité de redécouvrir ce dont, en tant que société, nous avons été privé·es. Car, en France, 150 autrices ont écrit du théâtre sous l’Ancien Régime, 350 au XIXe siècle, 1500 au XXe. Pourtant, seules 17 autrices sont entrées au répertoire de la Comédie Française au XVIIIe siècle, 13 au XIXe et 5 au XXe. Et ce n’est pas en raison d’un manque inné de talent

Cependant, si les femmes ont été rayées des livres d’histoire au cours des derniers siècles, engendrant une amnésie collective révoltante, il va sans dire que les femmes se situant à la jonction de plusieurs systèmes de domination en ont particulièrement pâti. Ce faisant, si l’histoire des femmes artistes ou scientifiques françaises blanches est aujourd’hui plus accessible, que savons-nous et que nous dit-on de Suzanne Lacascade ? De Paulette et Jane Nardal ? La réhabilitation du rôle et du génie des femmes doit couvrir l’ensemble des trajectoires.

Pour en savoir plus sur l’invisibilisation des productions culturelles et scientifiques des femmes, n’hésitez pas à consulter l’article sur l’effet Matilda.

Repères chronologiques : État français et droits des femmes sous la cinquième république

Cette chronologie est issue de mon propre mémoire, bientôt disponible en ligne. Elle est le fruit d’un long travail de synthèse et de balayage de bases de données – notamment Légifrance, le site du Ministère en charge de l’égalité et le site des Nations Unies.


  • 21 avril 1944 : l’article 17 de l’ordonnance stipule que « les femmes sont électrices et éligibles dans les mêmes conditions que les hommes »
  • 21 juin 1946 : le Conseil économique et social des Nations Unies crée la Commission juridique et sociale de la femme, chargée de l’organisation des conférences internationales
  • 27 octobre 1946 : l’égalité entre les femmes et les hommes est inscrite à l’alinéa 3 du Préambule de la Constitution
  • 21 décembre 1958 : présidence de Charles de Gaulle – Union pour la nouvelle République
  • 13 mai 1963 : création de l’association loi 1901 Mouvement français pour le planning familial, avec pour objet l’« étude des problèmes de la maternité, de la natalité et de leurs répercussions familiales et nationales ; [la] recherche d’informations scientifiques ; [l’] action d’information et d’éducation générale et sanitaire » (Audibert s. d.)
  • 29 septembre 1965 : arrêté ministériel (ministère du Travail) portant création d’un Comité d’étude et de liaison des problèmes du travail féminin
  • 20 juin 1969 : présidence de Georges Pompidou – Union des Démocrates
  • 26 août 1970 : naissance du Mouvement de libération des femmes
  • 5 avril 1971 : publication du « Manifeste des 343 salopes »
  • 16 avril 1971 : le Comité d’étude et de liaison des problèmes du travail féminin devient le Comité du travail féminin
  • 18 décembre 1972 : l’Assemblée générale des Nations Unies proclame 1975 Année internationale de la femme
  • 22 décembre 1972 : promulgation de la loi n°72-1143 relative à l’égalité de rémunération entre les hommes et les femmes
  • 11 juillet 1973 : promulgation de la loi n°73-639 portant création d’un Conseil supérieur de l’information sexuelle, de la régulation des naissances et de l’éducation familiale
  • 23-24 mars 1974 : congrès du Parti Socialiste à Suresnes, mise en place de quotas de féminisation du parti, à savoir une présence minimale de 10% de femmes au sein des organes décisionnels
  • 27 mai 1974 : présidence de Valéry Giscard d’Estaing – Fédération Nationale des Républicains et Indépendants
  • 16 juillet 1974 : Françoise Giroud est nommée secrétaire d’État à la Condition féminine ; elle présente un projet de 100 mesures devant s’étaler sur cinq ans, de 1976 à 1981, son programme est adopté à 80% le 26 mai 1976, elle sent alors qu’elle n’a plus rien à faire au sein du gouvernement ; nomination des premières déléguées régionales
  • 17 janvier 1975 : promulgation de la loi n°75-17 relative à l’interruption volontaire de la grossesse
  • 19 juin – 2 juillet 1975 : 1ère Conférence mondiale sur les femmes, qui se termine avec l’adoption de la « Déclaration de Mexico de 1975 sur l’égalité des femmes et leur contribution au développement de la paix »
  • 11 juillet 1975 : promulgation de la loi n°75-617 qui autorise le divorce par consentement mutuel
  • 2 octobre 1975 : mise en place d’une permanence téléphonique dédiée aux femmes victimes de violence par des militantes de la Ligue des Droits des Femmes, présidée par Simone de Beauvoir
  • 10 février 1976 : création de l’association SOS Femmes Alternative par Annie Sugier, dans le but de venir en aide aux femmes victimes de violences
  • 4-8 mars 1976 : tenue du Tribunal international des crimes contre les femmes
  • 12 mai 1976 : le Conseil économique et social des Nations Unies crée l’Institut international de recherche et de formation des Nations unies pour la promotion de la femme, qui entre en fonction en 1979
  • 16 juin 1976 : publication du « Manifeste contre le viol » dans Libération par le Mouvement de Libération des Femmes
  • 26 juin 1976 : mille femmes issues de différents groupes féministes se rencontrent pour les « Dix heures contre le viol » salle de la Mutualité à Paris
  • 25 août 1976 : changement de gouvernement et suppression du secrétariat d’État à la Condition féminine
  • 21 septembre 1976 : création de la Délégation nationale à la condition féminine, rattachée au premier ministre et installée à Lyon – Nicole Pasquier jusqu’au 10 janvier 1978, puis Jacqueline Nonon, qui démissionne six mois plus tard faute de moyens suffisants pour mener à bien sa mission
  • 16 décembre 1976 : l’Assemblée générale des Nations Unies adopte la résolution 31/133 mettant en place un Fonds de contributions volontaires pour la Décennie des Nations Unies pour la femme et la résolution 31/136 proclamant la « Décennie des Nations Unies pour la femme : égalité, développement et paix 1976-1985 »
  • 22 juin 1977 : création de l’association loi 1901 SOS Femmes violées, avec pour objet « informer et soutenir les femmes victimes de viols »
  • 26 novembre 1977 : création de l’association loi 1901 SOS Femmes battues avec pour objectif de « briser l’isolement des femmes victimes de violence en détruisant leur sentiment de culpabilité ; leur apporter une aide immédiate, morale et matérielle ; obtenir un refuge pour les accueillir »
  • 16 décembre 1977 : l’Assemblée générale des Nations Unies adopte la résolution 32/132, qui officialise la Journée internationale des femmes
  • 10 janvier 1978 : Nicole Pasquier est nommée secrétaire d’État à l’Emploi féminin, auprès du ministre du travail, Christian Beullac – voir le décret n°78-57 du 20 janvier 1978 pour les attributions
  • 15 mars 1978 : ouverture à Clichy, par SOS Femmes Alternative, du Centre Flora Tristan, premier centre dédié spécifiquement à l’accueil des femmes victimes de violences en France
  • 6 avril 1978 : Nicole Pasquier est maintenue secrétaire d’État à l’Emploi féminin, auprès du ministre du travail et de la participation, Robert Boulin – voir le décret n°78-541 du 13 avril 1978 pour les attributions
  • 11 septembre 1978 : Monique Pelletier est nommée ministre délégué (sic) auprès du premier ministre, Raymond Barre, chargé de la Condition féminine
  • 31 octobre 1978 : institution d’un comité interministériel chargé de l’action pour les femmes par le décret n°78-1042
  • 6 octobre 1979 : manifestation en faveur de l’avortement en non mixité à Paris, réunissant plusieurs dizaines de milliers de femmes
  • 5 novembre 1979 : création de l’association loi 1901 SOS Femmes qui « lutte, tant en France qu’à l’étranger, contre la violence sous toutes ses formes, par tous moyens légaux (campagnes d’information, etc.), aide et assistance matérielle et morale, médicale et juridique aux femmes violées, aux femmes battues et femmes subissant des agressions »
  • 8 novembre 1979 : Nicole Pasquier est maintenue secrétaire d’État à l’Emploi féminin, auprès du ministre du Travail et de la Participation, Jean Mattéoli – voir le décret n°79-1048 du 4 décembre 1979 pour les attributions
  • 21 novembre 1979 : création, par SOS Femmes Battues, d’une « maison destinée à l’accueil et au soutien moral et matériel des femmes et des enfants battus »
  • 18 décembre 1979 : l’Assemblée générale des Nations Unies adopte la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes, qui entrera en vigueur le 3 septembre 1981
  • 18 février 1980 : Monique Pelletier devient ministre délégué auprès du premier ministre, Raymond Barre, chargé de la Famille et de la Condition féminine – voir le décret n°80-149 du 18 février 1980 pour les attributions
  • 14-30 juillet 1980 : 2ème Conférence mondiale sur les femmes à Copenhague, qui se termine avec un « Programme d’action pour la seconde moitié de la Décennie des Nations Unies pour la femme : égalité, développement et paix »
  • 23 décembre 1980 : promulgation de la loi n°80-1041 relative à la répression du viol et de certains attentats aux mœurs
  • 3 février 1981 : création de l’association loi 1901 Maison des femmes du Mouvement de Libération des Femmes, avec pour objet « ouvrir et faire fonctionner une maison féministe ; accueillir les activités des différents groupes ou collectifs féministes en préservant la pluralité, la diversité et la spécificité de chaque groupe ou collectif »
  • 18 mai 1981 : création de l’association loi 1901 SOS Femmes Alternative, dont l’objet sera ajouté le 14 juin 1995, « lutter, tant en France qu’à l’étranger, contre les violences, sous toutes ses formes, par tous les moyens légaux »
  • 4 mars 1981 : Alice Saunier-Seïté, ministre des Universités, est chargée d’exécuter les attributions déléguées à Monique Pelletier
  • 21 mai 1980 : présidence de François Mitterrand – Parti Socialiste
  • 22 mai 1981 : Yvette Roudy est nommée ministre délégué auprès du premier ministre, Pierre Mauroy, ministre des Droits de la femme – voir le décret n°81-664 du 13 juin 1981 pour les attributions
  • 23 juin 1981 : Yvette Roudy est maintenue ministre délégué auprès du premier ministre, Pierre Mauroy, ministre des Droits de la femme – voir le décret n°81-886 du 30 septembre 1981 pour les attributions
  • 26 juin 1981 : création de l’association loi 1901 Mouvement solidarité femmes, fédération nationale, avec pour objet de « fédérer les différentes associations ; assurer la liaison entre elles et les groupes de femmes ; diffuser l’information à ces associations ainsi qu’au public de femmes en difficulté ; information sur le fonctionnement, les luttes et le travail réalisé ; le projet de différentes associations ; susciter des commissions de travail, de réflexion entre les associations, les groupes de femmes et les instances officielles désireuses de faire avancer les problèmes des femmes »
  • 15 octobre 1981 : Yvette Roudy lance une campagne nationale sur la contraception
  • 20 janvier 1982 : le Conseil des ministres adopte la proposition d’Yvette Roudy de reconnaître le 8 mars 1982 comme Journée internationale des femmes et lui confère un statut particulier
  • 2 mars 1982 : institution d’un comité interministériel chargé des droits de la femme par le décret n°82-215, qui abroge le décret n°781042 du 31 octobre 1978
  • 6 mars 1982 : organisation des « premiers États généraux des femmes, de tous les pays, contre la misogynie », à l’initiative d’Antoinette Fouque et du MLF
  • 8 mars 1982 : première célébration de la Journée internationale des femmes, François Mitterrand participe à un événement à l’Élysée et prononce un discours dans lequel il promet un projet de « loi antisexiste »
  • 31 décembre 1982 : promulgation de la loi n°82-1172 relative à la couverture des frais afférents à l’interruption volontaire de grossesse non thérapeutique et aux modalités de financement de cette mesure
  • 24 mars 1983 : Yvette Roudy est maintenue ministre délégué auprès du premier ministre, Pierre Mauroy, chargé des Droits de la femme – voir le décret n°83-311 du 19 avril 1983 pour les attributions
  • 14 décembre 1983 : la France ratifie la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes
  • 22 février 1984 : le Comité du travail féminin est remplacé par le Conseil supérieur de l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes
  • 23 juillet 1984 : Yvette Roudy est maintenue ministre délégué auprès du premier ministre, Laurent Fabius, chargé des Droits de la femme – voir le décret n°84-760 du 7 août 1894 pour les attributions
  • Mai 1985 : Nathalie Bourdon, Suzy Rojtman et Maya Surduts fondent le Collectif Féministe Contre le Viol
  • 21 mai 1985 : le ministère délégué d’Yvette Roudy devient un ministère de plein droit (voir le décret n°85-563 du 31 mai 1985 pour les attributions), il sera supprimé le 20 mars 1986 et jusqu’au 28 juin 1988 il n’existe aucune structure dédiée (gouvernement Chirac puis Rocard)
  • 15-26 juillet 1985 : 3ème Conférence mondiale sur les femmes à Nairobi, qui se termine avec l’adoption des « Stratégies prospectives d’action de Nairobi pour la promotion de la femme » et naissance du « féminisme mondial »
  • 3-5 mars 1986 : 1ère Conférence ministérielle européenne sur l’égalité entre les femmes et les hommes
  • 8 mars 1986 : création de la permanence téléphonique Viols-Femmes-Informations avec le soutien d’Yvette Roudy
  • 20 mars 1986 : les attributions du (sic) ministre des Droits de la femme sont dévolues au ministère des Affaires Sociales et de l’Emploi, Philippe Séguin, ce qui crée de l’insatisfaction au sein du mouvement féministe
  • 4 avril 1986 : Hélène Gisserot est nommée déléguée à la Condition féminine
  • 4 février 1987 : Mouvement solidarité femmes, fédération nationale devient Fédération nationale solidarité femmesavec pour nouvel objet « développer les échanges entre associations ; promouvoir les actions communes ; lutter contre toutes les formes de violences faites aux femmes »
  • 29 juin 1987 : création de l’association loi 1901 Collectif féministe contre le viol, avec pour objet le « soutien et [la] solidarité aux femmes victimes de viol ou d’inceste »
  • 12 mai 1988 : Georgina Dufoix est nommée ministre délégué auprès du ministre des Affaires sociales et de l’Emploi, Michel Delebarre, chargé de la Famille, des Droits de la femme, de la Solidarité et des Rapatriés – voir le décret n°88-750 du 7 juin 1988 pour les attributions
  • 21 mai 1988 : réélection de François Mitterrand – Parti Socialiste
  • 28 juin 1988 : Michèle André est nommée secrétaire d’État chargé des Droits des femmes (plein exercice) – voir le décret n°88-826 du 18 juillet 1988 pour les attributions
  • 8 mars 1989 : organisation des seconds États généraux des femmes, par l’Alliance des Femmes pour la Démocratie, créée la même année par Antoinette Fouque
  • 23 mai 1989 : création de l’association loi 1901 Collectif féministe contre le viol, Viol Femmes Informations SOS Violsavec pour objet « agir et lutter contre le viol sous toutes ses formes, contre les violences et agressions sexuelles dont sont victimes les femmes et les enfants »
  • 4-5 juillet 1989 : 2ème Conférence ministérielle européenne sur l’égalité entre les femmes et les hommes à Vienne, portant sur les « stratégies politiques pour la réalisation de l’égalité effective des femmes et des hommes »
  • 15 novembre-5 décembre 1989 : lancement de la première campagne nationale d’information et mise en place de commissions départementales d’action contre les violences faites aux femmes à l’initiative de Michèle André et en lien avec le réseau Solidarité Femmes
  • 5 septembre 1990 : la Cour de Cassation reconnaît pour la première fois le viol entre époux
  • 17 mai 1991 : Édith Cresson devient la première femme à occuper le poste de première ministre ; Véronique Neiertz est nommée secrétaire d’État aux Droits des femmes, auprès de la ministre du Travail, de l’Emploi et de la Formation professionnelle, Martine Aubry – voir le décret n°91-510 du 3 juin 1991 pour les attributions
  • 25 mai 1991 : Véronique Neiertz est nommée secrétaire d’État chargée des Droits des femmes et de la Vie quotidienne, auprès de la ministre du Travail, de l’Emploi et de la Formation professionnelle, Martine Aubry – voir le décret n°91-746 du 31 juillet 1991 pour les attributions
  • 31 octobre 1991 : création de l’association loi 1901 Flora Tristan, avec l’objet « gérer un centre d’hébergement et de réinsertion sociale, accueillant, en urgence ou à long terme, des femmes avec ou sans enfants, en particulier victimes de violence, et leur permettre d’éviter l’isolement, en vue de leur autonomie »
  • 4 avril 1992 : Véronique Neiertz est nommée secrétaire d’État chargée des Droits des femmes et de la Consommation auprès du ministre de l’Économie et des Finances, Michel Sapin – voir le décret n°92-449 du 21 mai 1992 pour les attributions
  • 22 juillet 1992 : promulgation de la loi n°92-684 portant réforme des dispositions du code pénal relatives à la répression des crimes et délits contre les personnes, qui « définit un délit spécifique de violences et des peines aggravées dès lors que ces actes sont commis par le conjoint »
  • 2 novembre 1992 : promulgation de la loi n°92-1179 relative à l’abus d’autorité en matière sexuelle dans les relations de travail et modifiant le code du travail et le code de procédure pénale
  • 8 avril 1993 : le décret n°93-779 place le Service des droits des femmes sous l’autorité relatif du (sic) ministre d’État, ministre des affaires sociales, de la santé et de la ville, Simone Veil
  • 21-22 octobre 1993 : 3ème Conférence ministérielle européenne sur l’égalité entre les femmes et les hommes à Rome, portant sur les « stratégies pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes dans la société : médias et autres moyens »
  • 20 décembre 1993 : l’Assemblée générale des Nations Unies adopte la Déclaration sur l’élimination de la violence à l’égard des femmes
  • Septembre 1994 : Claire Aubin et Hélène Gisserot publient « Les femmes en France, 1985-1995 : Rapport établi par la France en vue de la Quatrième Conférence mondiale sur les femme »
  • 8 avril 1995 : déclaration du nouvel objet du Collectif féministe contre le viol, Viol Femmes Informations SOS Viols : « agir et lutter contre toutes les formes de violences sexuelles, de quelque nature qu’elles soient ou contre les violences exercées sur un membre de la famille, quels que soient le sexe et l’âge des victimes ; aider et soutenir l’entourage des personnes victimes des violences contre lesquelles l’association s’est donné pour objet de combattre »
  • 17 mai 1995 : présidence de Jacques Chirac – Rassemblement pour la République
  • 1er juin 1995 : le décret n°95-753 place le Service chargé des droits des femmes sous l’autorité du ministre de la solidarité entre les générations, Colette Codaccioni
  • 4-15 septembre 1995 : 4ème Conférence mondiale sur les femmes à Beijing, qui se termine avec l’adoption à l’unanimité de la « Déclaration et du Programme d’action de Beijing »
  • 15 novembre 1995 : le décret n°95-1214 attribue au ministre du Travail et des Affaires sociales les attributions antérieurement dévolues au ministre de la Solidarité entre les générations
  • 7 décembre 1995 : le décret n°95-1273 place les Droits des femmes sous l’autorité du (sic) ministre délégué pour l’Emploi, Anne-Marie Couderc
  • 22 décembre 1995 : adoption de la résolution 50/166 à l’Assemblée générale des Nations Unies, qui porte création du Fonds d’affectation spéciale des Nations Unies pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes
  • 1997 : le Service des droits des femmes et le secrétariat d’État aux droits des femmes commanditent l’Enquête nationale sur les violences envers les femmes en France, une première en France
  • 1er avril 1997 : publication du n°28 des Cahiers de la sécurité intérieure sur les « Violences en famille », par l’Institut national des hautes Études de la Sécurité et de la Justice
  • 11 juin 1997 : le décret n°97-706 place les droits des femmes sous l’autorité du (sic) ministre de l’Emploi et de la Solidarité, Martine Aubry
  • 10-11 octobre 1997 : 2ème Sommet des Chefs d’État et de Gouvernement du Conseil de l’Europe, dont la déclaration finale « soulign[e] l’importance d’une représentation plus équilibrée des hommes et des femmes dans tous les secteurs de la société, y compris dans la vie politique, et appel[le] à la continuation des progrès pour parvenir à une réelle égalité des chances entre les hommes et les femmes » et « affirm[e] [la] détermination à combattre la violence contre les femmes et toute forme d’exploitation sexuelle des femmes »
  • 13-14 novembre 1997 : 4ème Conférence ministérielle européenne sur l’égalité entre les femmes et les hommes à Istanbul, portant sur « démocratie et égalité entre les femmes et les hommes »
  • 14 novembre 1997 : création du poste de délégué interministériel aux droits des femmes
  • 20 novembre 1997 : Geneviève Fraisse est nommée délégué interministériel (sic) aux droits des femmes
  • 17 novembre 1998 : Nicole Péry est nommée secrétaire d’État aux Droits des femmes et à la Formation professionnelle auprès de la ministre de l’Emploi et de la Solidarité, Martine Aubry – voir le décret n°98-1069 du 27 novembre 1998 pour les attributions
  • 12 juillet 1999 : promulgation de la loi n°99-585 tendant à la création de délégations parlementaires aux droits des femmes et à l’égalité des chances entre les hommes et les femmes
  • 13 août 1999 : déclaration d’un nouvel objet par le Collectif Féministe Contre le Viol : « rompre le silence qui entoure le viol et ses conséquences ainsi que le viol par inceste ; replacer cette violence dans le cadre des oppressions spécifiques dont sont victimes les femmes »
  • 17 décembre 1999 : l’Assemblée générale des Nations Unies adopte la résolution 54/134, qui fait du 25 novembre la « Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes »
  • 27 mars 2000 : Nicole Péry est maintenue secrétaire d’État aux Droits des femmes et à la Formation professionnelle auprès de la ministre de l’Emploi et de la Solidarité, Martine Aubry
  • 28 mars 2000 : déclaration d’un nouvel objet par le Collectif féministe contre le viol, Viol Femmes Informations SOS Viols : « aider et soutenir les personnes victimes de violences et d’agressions sexuelles, ainsi que leur entourage […] »
  • 5-9 juin 2000 : l’Assemblée générale des Nations Unies adopte la résolution S-23/3 sur les nouvelles mesures et initiatives pour la mise en œuvre de la Déclaration et du Programme d’action de Pékin
  • 6 juin 2000 : promulgation de la loi n°2000-493 tendant à favoriser l’égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et fonctions électives
  • 21 juillet 2000 : publication d’un arrêté définissant l’organisation du Service des droits des femmes et de l’égalité
  • Décembre 2000 : publication des premiers résultats de l’ENVEFF, largement repris dans les médias
  • 9 mai 2001 : promulgation de la loi n°2001-397 relative à l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes
  • 30 avril 2002 : le Comité des ministres du Conseil de l’Europe adopte la Recommandation Rec(2002)5 sur la protection des femmes contre la violence
  • 5 mai 2002 : présidence de Jacques Chirac – Union pour un Mouvement Populaire
  • 15 mai 2002 : le décret n°2002-891 place les droits des femmes sous l’autorité du ministre des Affaires sociales, du Travail et de la Solidarité, François Fillon
  • 17 juin 2002 : Nicole Ameline est nommée ministre déléguée à la Parité et à l’Égalité professionnelle auprès du ministre des Affaires sociales, du Travail et de la Solidarité – voir le décret n°2002-980 du 12 juillet 2002 pour les attributions
  • 25 novembre 2002 : la FNSF rappelle « à Madame Nicole Ameline, alors ministre déléguée à la parité et à l’égalité professionnelle, l’existence de cette date et de sa symbolique, en l’invitant à fêter dans ses locaux les 10 ans d’existence de sa permanence d’écoute »
  • 22-23 janvier 2003 : 5ème Conférence ministérielle européenne sur l’égalité entre les femmes et les hommes à Skopje, portant sur « la démocratisation, la prévention des conflits et la construction de la paix : les perspectives et les rôles des femmes »
  • 23 avril 2004 : Marcela Iacub et Hervé Le Bras publient un article intitulé « Homo mulieri lupus ? À propos d’une enquête sur les violences envers les femmes revue » dans Les Temps Modernes, dans lequel il dénonce le féminisme « victimiste »
  • 1er août 2003 : Marie Trintignant est tuée par Bertrand Cantat, la médiatisation du féminicide entraîne une prise de conscience importante au sein de l’opinion publique
  • 21 août 2003 : la Maison des femmes du MLF devient la Maison des femmes de Paris
  • 26 septembre 2003 : Élisabeth Badinter publie Fausse route, dans lequel elle fustige à son tour le féminisme « victimiste » et estime que « le regard sur les hommes victimes serait nécessaire pour établir le juste équilibre des choses »
  • 31 mars 2004 : Nicole Ameline est nommée ministre de la Parité et de l’Égalité professionnelle (plein exercice) – voir le décret n°2004-324 pour les attributions
  • 8 avril 2004 : le décret n°2004-324 place le Service des droits des femmes et de l’égalité sous l’autorité du ministre de la Parité et de l’Égalité professionnelle
  • 26 mai 2004 : promulgation de la loi n°2004-439 relative au divorce, qui établit notamment que « Lorsque les violences exercées par l’un des époux mettent en danger son conjoint, un ou plusieurs enfants, le juge peut statuer sur la résidence séparée des époux en précisant lequel des deux continuera à résider dans le logement conjugal. Sauf circonstances particulières, la jouissance de ce logement est attribuée au conjoint qui n’est pas l’auteur des violences. »
  • 20 juillet 2004 : Le Collectif Féministe Contre le Viol devient SOS Viol, Collectif Féministe Contre le Viol
  • 24 novembre 2004 : Nicole Ameline présente, en Conseil des ministres, le premier plan triennal de lutte contre les violences
  • 30 décembre 2004 : création de la Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l’égalité
  • Février 2005 : le Sénat publie un rapport de législation comparée portant sur la lutte contre les violences conjugales
  • 2 juin 2005 : Catherine Vautrin est nommée ministre déléguée à la Cohésion sociale et à la Parité, relevant du ministre de l’Emploi, du Logement et de la Cohésion sociale, Jean-Louis Borloo, et Azouz Begag est nommé ministre délégué à la Promotion de l’égalité des chances auprès du premier ministre, Dominique de Villepin
  • 16 juin 2005 : le décret n°2005-670 place le Service des droits des femmes sous l’autorité du ministre de l’Emploi, de la Cohésion sociale et du Logement
  • 23 juin 2005 : par le décret n°2005-693, « le ministre délégué à la promotion de l’égalité des chances dispose des directions et services d’administration centrale concourant à la promotion de l’égalité des chances, en particulier […] le Service des droits des femmes et de l’égalité »
  • 11 juillet 2005 : le décret n°2005-774 place le Service des droits des femmes et de l’égalité sous l’autorité de la ministre déléguée à la Cohésion sociale et à la Parité
  • 11 octobre 2005 : création de la Délégation aux victimes par Nicolas Sarkozy, ministre de l’Intérieur, et rattachée à la Direction générale de la Police nationale – à partir de 2006, publication annuelle d’études nationales sur les morts violentes au sein du couple recensées sur une année civile
  • 23 mars 2006 : promulgation de la loi n°2006-340 relative à l’égalité salariale entre les femmes et les hommes
  • 4 avril 2006 : promulgation de la loi n°2006-399 renforçant la prévention et la répression des violences au sein du couple ou commises contre les mineurs
  • 8-9 juin 2006 : 6ème Conférence ministérielle européenne sur l’égalité entre les femmes et les hommes à Stockholm, portant sur les « droits de la personne humaine et défis économiques en Europe » 
  • 14 mars 2007 : mise en place du 3919 comme numéro unique pour les femmes victimes de violences conjugales, dont la gestion est confiée à la FNSF
  • 16 mai 2007 : présidence de Nicolas Sarkozy – Union pour un Mouvement Populaire
  • 18 mai 2007 : Xavier Bertrand est nommé ministre du Travail, des Relations sociales et de la Solidarité
  • 31 mai 2007 : le décret n°2007-1000 place le Service des droits des femmes et de l’égalité sous l’autorité du ministre du travail, des relations sociales et de la solidarité
  • 21 novembre 2007 : présentation du deuxième plan triennal intitulé « Douze objectifs pour combattre les violences faites aux femmes » par le secrétariat d’État à la Solidarité
  • 23 janvier 2008 : la loi constitutionnelle n°2008-724 de modernisation des institutions de la Vème République ajoute, à l’Article 1, l’alinéa « La loi favorise l’égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et fonctions électives, ainsi qu’aux responsabilités professionnelles et sociales. »
  • 28 juillet 2008 : évaluation du plan global 2005-2007 de lutte contre les violences faites aux femmes par les inspections générales de l’administration, de la police nationale, des services judiciaires, et des affaires sociales
  • Décembre 2008 : le Conseil de l’Europe crée un comité d’expert, le Comité ad hoc pour prévenir et combattre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique
  • 4 juin 2009 : Rama Yade, secrétaire d’État chargée des Affaires étrangères et des Droits de l’Homme propose, au Conseil des droits de l’homme, la mise en place d’un nouveau mécanisme spécifique contre les lois et pratiques discriminatoires à l’égard des femmes
  • 15 octobre 2009 : parution d’une tribune dans Le Monde (de femmes médecins et de militantes) concernant les fermetures de centres d’IVG
  • 17 octobre 2009 : manifestation de plusieurs milliers de femmes à Paris réclament « une réelle égalité femmes-hommes »
  • 4 mars 2010 : « le label Grande cause nationale est attribué à la campagne organisée par le Collectif pour la grande cause nationale 2010 contre les violences faites aux femmes sur le thème de la lutte contre les violences faites aux femme »
  • 2 juillet 2010 : l’Assemblée générale des Nations Unies vote à l’unanimité la création d’ONU Femmes, qui regroupe la Division de la promotion de la femme, l’Institut international de recherche et de formation pour la promotion de la femme, le Bureau de la Conseillère spéciale pour la problématique hommes-femmes et le Fonds de développement des Nations Unies pour la femme
  • 9 juillet 2010 : promulgation de la loi n°2010-769 du 9 juillet 2010 relative aux violences faites spécifiquement aux femmes, aux violences au sein des couples et aux incidences de ces dernières sur les enfants
  • 24 novembre 2010 : lancement de la campagne d’affichage « Viol, la honte doit changer de camp »
  • 23 mars 2011 : promulgation de la loi n°2011-334 du 29 mars 2011 qui transfert les fonctions de la Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l’égalité au Défenseur des droits
  • 7 avril 2011 : adoption du texte final de la Convention sur la prévention et la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique par le Comité des ministres du Conseil de l’Europe – le texte avait été finalisé en décembre 2010 par le Comité ad hoc pour prévenir et combattre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique
  • 13 avril 2011 : Roselyne Bachelot-Narquin, ministre des Solidarités et de la Cohésion sociale présente le 3ème plan gouvernemental interministériel de lutte contre les violences faites aux femmes 2011-2013, intitulé « Protection, prévention et solidarité »
  • 11 mai 2011 : ouverture du traité n°210 (Convention d’Istanbul) à la signature des États membres, des États non membres qui ont participé à son élaboration et de l’Union européenne, et à l’adhésion des autres États non membres et signature du traité par la France
  • 15 mai 2012 : présidence de François Hollande – Parti Socialiste
  • 16 mai 2012 : Najat Vallaud-Belkacem est nommée ministre des Droits des femmes et porte-parole du gouvernement (plein exercice) – voir le décret n°2012-778 du 24 mai 2012 pour les attributions
  • 6 août 2012 : promulgation de la loi n°2012-954 relative au harcèlement sexuel
  • 23 août 2012 : publication d’une circulaire relative à la mise en œuvre de la politique interministérielle en faveur de l’égalité entre les femmes et les hommes
  • 28 septembre 2012 : institution d’un comité interministériel aux droits des femmes et à l’égalité entre les femmes et les hommes par le décret n°2012-1097, qui abroge le décret n°82-215 du 2 mars 1982
  • 25 novembre 2012 : le président de la République demande à l’ensemble des ministres de s’engager sur l’enjeu des violences faites aux femmes pour en faire un sujet de mobilisation nationale
  • 30 novembre 2012 : décision de créer la MIPROF par le Comité interministériel aux droits des femmes et à l’égalité entre les femmes et les homme (qui ne s’était pas réuni depuis 12 ans) et définition du plan 2013-2017 « mettant les droits des femmes au cœur des politiques publiques »
  • 3 janvier 2013 : décrets n°2013-7 et n°2013-8 portant création de la MIPROF et du HCE
  • 1er octobre 2013 : SOS Viol, Collectif Féministe Contre le Viol devient SOS Viol avec pour nouvel objet « rompre le silence qui entoure les violences sexuelles et leurs conséquences ; replacer cette violence dans le cadre des oppressions spécifiques dont sont majoritairement victimes les femmes »
  • 20 novembre 2013 : tenue du colloque « violences faites aux femmes » et présentation du 4ème plan interministériel de prévention et de lutte contre les violences faites aux femmes (2014-2016)
  • 10 décembre 2013 : signature d’un partenariat entre l’État et les huit plus grosses associations de lutte contre les violences de genre, la FNSF, le CFCV, l’Association européenne contre les violences faites aux femmes au travail, Femmes solidaires, Voix de Femmes, le Centre national d’information sur les droits des femmes et des familles, la fédération nationale Groupe pour l’Abolition des Mutilations Sexuelles et le Mouvement français pour le planning familial
  • 1er janvier 2014 : le 3919 devient le « numéro national de référence d’écoute téléphonique et d’orientation à destination des femmes victimes de violences (toutes les violences, violences conjugales, violences sexuelles, mariages forcés, mutilations sexuelles féminines, violences au travail), de leur entourage et des professionnels concernés »
  • 2 avril 2014 : Najat Vallaud-Belkacem est nommée ministre des droits des femmes, de la ville, de la jeunesse et des sports (plein exercice) – voir le décret n°2014-409 du 16 avril 2014 pour les attributions
  • 4 juillet 2014 : signature de la Convention d’Istanbul par la France
  • 1er août 2014 : entrée en vigueur générale de la Convention d’Istanbul
  • 4 août 2014 : promulgation de la loi n°2014-873 pour l’égalité réelle entre les femmes et les hommes
  • 26 août 2014 : Marisol Touraine est nommée ministre des Affaires sociales, de la Santé et des Droits des femmes (voir le décret n°2014-1030 du 11 septembre 2014 pour les attributions) et Pascale Boistard est nommée secrétaire d’État chargée des Droits des femmes auprès de celle-ci
  • 1er novembre 2014 : entrée en vigueur de la Convention d’Istanbul en France
  • 16 avril 2015 : le HCE publie son « Avis sur le harcèlement sexiste et les violences sexuelles dans les transports en commun – Se mobiliser pour dire stop sur toute la ligne au harcèlement sexiste et aux violences sexuelles dans les transports »
  • 25 septembre 2015 : adoption à l’unanimité de la résolution 70/1 par l’Assemblée générale des Nations Unies, relative au « Programme de développement durable à l’horizon 2030 » dont l’objectif n°5 concerne l’égalité entre les sexes
  • 29 septembre 2015 : signature de la circulaire relative aux nouvelles relations entre les pouvoirs publics et les associations
  • 5 novembre 2015 : création de l’association loi 1901 Association de préfiguration de la Fondation des femmes, avec pour objet « être une étape préliminaire à la constitution de la Fondation des Femmes qui aura pour objectif le financement des actions pour la défense des droits des femmes, de leur liberté et la lutte contre les violences à leur égard ; promouvoir l’égalité femmes hommes et lutter contre les discriminations à l’endroit des femmes »
  • 11 février 2016 : Laurence Rossignol est nommée ministre de la Famille, de l’Enfance et des Droits des femmes (plein exercice) – voir le décret n°2016-257 du 3 mars 2016 pour les attributions
  • 29 février 2016 : la délégation aux droits des femmes et à l’égalité des chances entre les hommes et les femmes au Sénat publie son rapport d’information sur l’évaluation des dispositifs de lutte contre les violences au sein des couples, intitulé « 2006-2016 : un combat inachevé contre les violences conjugales » 
  • 3 mars 2016 : création de la Fondation des femmes par Anne-Cécile Mailfert, ancienne porte-parole d’Osez le féminisme
  • 19 avril 2016 : le HCE publie son « Rapport intermédiaire d’évaluation du 4ème plan de prévention et de la lutte contre les violences faites aux femmes »
  • 25 juillet 2016 : le Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes de la Convention d’Istanbul publie ses « Observations finales concernant le rapport de la France valant septième et huitième rapports périodiques »
  • 11 août 2016 : le décret n°2016-1096 modifie le décret n°2013-7 du 3 janvier 2013 portant création de la MIPROF
  • 15 septembre 2016 : le Comité ONU Femmes France, la Fondation des Femmes, le Fonds pour les Femmes en Méditerranée, le Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes, et W4 publient un rapport conjoint intitulé « Où est l’argent pour les droits des femmes ? Une sonnette d’alarme »
  • 5 octobre 2016 : le HCE publie son « avis pour une juste condamnation sociétale et judiciaire du viol et autres agressions sexuelles »
  • 7 octobre 2016 : promulgation de la loi n°2016-1321 pour une République numérique punissant, entre autres, la « revanche pornographique »
  • 19 octobre 2016 : l’Association de préfiguration de la Fondation des femmes devient l’Association de soutien à la Fondation des femmes, avec pour objet de « promouvoir l’égalité femmes-hommes, lutter contre toute forme de violence et de discrimination à l’endroit des femmes ; promouvoir le Fondation des Femmes et de participer à la réalisation de ses missions d’intérêt général […] »
  • 22 novembre 2016 : le HCE publie son « Rapport final d’évaluation du 4e plan interministériel de prévention et de lutte contre les violences faites aux femmes »
  • 23 novembre 2016 : présentation du 5ème plan de mobilisation et de lutte contre toutes les violences faites aux femmes (2017-2019), « Le sexisme tue aussi », par Laurence Rossignol
  • 6 décembre 2016 : Laurence Rossignol est maintenue ministre de la Famille, de l’Enfance et des Droits des femmes (plein exercice)
  • 27 janvier 2017 : promulgation de la loi n°2017-86 relative à l’égalité et à la citoyenneté qui attribue une nouvelle mission au HCE (art 181): la rédaction annuelle d’un état des lieux sur le sexisme en France
  • 14 mai 2017 : présidence d’Emmanuel Macron – En Marche
  • 17 mai 2017 : Marlène Schiappa est nommée secrétaire d’État chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, auprès du premier ministre, Édouard Philippe – voir le décret n°2017-1066 du 24 mai 2017 pour les attributions
  • Septembre 2017 : lancement conjoint par les Nations Unies et l’Union Européenne de l’initiative Spotlight, visant à éliminer toutes les formes de violence à l’égard des femmes et des filles d’ici 2030
  • Octobre 2017 : affaire Weinstein, #MeToo, #BalanceTonPorc
  • 23 novembre 2017 : audition de Laurence Rossignol, ancienne ministre des Familles, de l’Enfance et des Droits des femmes, membre de la délégation, sur les 4ème et 5ème plans de mobilisation et de lutte contre toutes les violences faites aux femmes au Sénat
  • 21 mars 2018 : dépôt à l’Assemblée nationale du « projet de loi renforçant la lutte contre les violences sexuelles et sexistes » (en procédure accélérée), la FNSF émet alors un avis et formule des recommandations pour la lutte contre les viols conjugaux 
  • 29 mars 2018 : la Coordination française pour le Lobby Européen des Femmes publie son « Rapport alternatif au questionnaire adressé à la France pour sa première évaluation par le GRÉVIO »
  • 16 avril 2018 : Édouard Philippe attribue le label Grande Cause Nationale à la Fédération nationale solidarité femmes
  • 16 avril 2018 : le HCE publie une « note de positionnement sur le projet de loi renforçant la lutte contre les violences sexuelles et sexistes »
  • 18 avril 2018 : publication du rapport des associations spécialisées « Évaluation de la mise en œuvre en France de la Convention d’Istanbul de lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique »
  • 3 août 2018 : promulgation de la loi n°2018-703 renforçant la lutte contre les violences sexuelles et sexistes
  • 16 octobre 2018 : Marlène Schiappa est nommée secrétaire d’État chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les discriminations, auprès du premier ministre Édouard Philippe – voir le décret n°2018-939 du 30 octobre 2018 pour les attributions
  • 22 novembre 2018 : le HCE rend publique son « Évaluation intermédiaire du 5ème plan interministériel (2017-2019) et de la politique contre les violences faites aux femmes »
  • 22 novembre 2018 : le Conseil Économique, Social et Environnemental, la Fondation des Femmes, le Fonds pour les Femmes en Méditerranée, le HCE et W4 organisent un événement intitulé « Où est l’argent pour lutter contre les violences faites aux femmes ? » et publient un rapport éponyme
  • 17 janvier 2019 : le HCE publie son « 1er état des lieux du sexisme en France »
  • 3 septembre 2019 : ouverture du Grenelle contre les violences conjugales à Matignon 
  • 29 octobre 2019 : restitution des groupes de travail du Grenelle contre les violences conjugales
  • 19 novembre 2019 : le GRÉVIO publie son « Rapport d’évaluation de référence sur les mesures d’ordre législatif et autres donnant effet aux dispositions de la Convention du Conseil de l’Europe sur la prévention et la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique » au sujet de la France
  • 21 novembre 2019 : 7èmes rencontres interprofessionnelles de la MIPROF, intitulées « Se former c’est protéger »
  • 25 novembre 2019 : conclusion du Grenelle contre les violences conjugales et annonce des 46 mesures de lutte contre les violences
  • 25 novembre 2019 : le HCE publie l’avis « Violences conjugales : pour une culture de la protection des femmes et des enfants »
  • 6 juillet 2020 : Élisabeth Moreno est nommée ministre déléguée chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, de la Diversité et de l’Égalité des chances, auprès du premier ministre Jean Castex – voir le décret n°2020-963 du 31 juillet 2020 pour les attributions
  • 9 octobre 2020 : le HCE publie le rapport « Violences conjugales : Garantir la protection des femmes victimes et de leurs enfants tout au long de leur parcours » et appelle à « élaborer un 6ème plan interministériel de mobilisation et de lutte contre les violences faites aux femmes 2021-2023 » dont l’évaluation lui serait confiée et à laquelle il procéderait en novembre 2021
  • 5 novembre 2020 : audition d’Élisabeth Moreno au Sénat, notamment suite à l’annonce d’une mise en concurrence de la FNSF pour l’attribution du 3919
  • 16 novembre 2020 : publication d’une tribune en soutien à la FNSF et au 3919 dans Le Monde, cosignée notamment par Najat Vallaud-Belkacem, Alice Zeniter, Sylvie Le Bon de Beauvoir et Laurence Rossignol
  • 17 novembre 2020 : communiqué de presse de la FNSF et de ses partenaires concernant l’appel d’offres (FNSF 2020) ; 8èmes rencontres interprofessionnelles de la MIPROF, intitulées « Se former pour mieux se protéger »
  • 21 novembre 2020 : communiqué de presse d’Élisabeth Moreno sur le Bilan du Grenelle des violences conjugales
  • 15 décembre 2020 : ouverture du marché public du 3919 par Élisabeth Moreno
  • 11 janvier 2021 : communiqué de presse de la Fondation des femmes, « Violences faites aux femmes : une réponse à la hauteur se fait toujours attendre »
  • 2 février 2021 : communiqué de la Fondation des Femmes, « Baisse des féminicides conjugaux en 2020 : quand on veut, on peut »
  • 8 mars 2021 : lancement de l’opération #1000Possibles et création du premier prix du ministère en faveur de l’égalité et des droits des femmes
  • 30 avril 2021 : Élisabeth Moreno et Emmanuelle Wargon annoncent la revalorisation du financement des 1 000 nouvelles places d’hébergement des femmes victimes de violences
  • 25 mai 2021 : signature entre la FNSF et Élisabeth Moreno de la convention pluriannuelle d’objectifs (CPO) visant à étendre les horaires du 3919 et renforcer le pilotage stratégique du réseau des 73 associations Solidarité Femmes et la documentation de la lutte contre les violences sexistes avec l’Observatoire de la FNSF sur les violences conjugales
  • 4 juin 2021 : signature d’une CPO 2021-2023 entre la FNSF et la DGCS/SDFE, et en lien avec le ministère chargé de l’Égalité entre les femmes et les hommes – augmentation du financement de l’État de 50% d’ici 2022 « pour le passage de la ligne d’écoute 39 19 à 24H24 contre 9h-22h en semaine actuellement et 9h-18h les week-ends et jours fériés »
  • 9 juin 2021 : le HCE publie la première édition de son tableau d’indicateurs sur la politique publique de lutte contre les violences conjugales
  • 11 juin 2021 : Marianne Chenou, Catherine Fournier et Guillemette Jeannot publient l’article « Féminicides : pourquoi les mesures engagées ne suffisent pas encore à faire reculer le nombre de passages à l’acte » pour France Télévisions
  • 28 juin 2021 : présentation de 12 nouveaux centres de prises en charge des auteurs de violences conjugales
  • 9 juillet 2021 : le décret 2021-921 relatif à la composition et au fonctionnement du Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes concrétise le rapprochement entre le HCE et le Conseil Supérieur de l’Égalité Professionnelle, tel qu’inscrit dans la loi du 7 décembre 2020 d’accélération et de simplification de l’action publique
  • 30 août 2021 : le 3919 devient accessible 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7
  • 3 septembre 2021 : le Gouvernement présente ses « nouvelles mesures pour renforcer la protection des victimes et le suivi des auteurs de violences conjugales aux échelles nationale et locale »
  • 15 octobre 2021 : lancement du « Plan national d’action contre les violences sexistes et sexuelles dans l’enseignement supérieur et la recherche »
  • 12 novembre 2021 : modification des missions de la MIPROF
  • 24 novembre 2021 : 9èmes rencontres interprofessionnelles de la MIPROF, intitulée « Connaître et comprendre les violences faites aux femmes pour une action coordonnée des professionnels »
  • 25 novembre 2021 : le Gouvernement lance la compagne de sensibilisation #NeRienLaisserPasser
  • 2 décembre 2021 : le ministère de l’Égalité entre les femmes et les hommes, de la Diversité et de l’Égalité des chances publie l’édition 2021 des Chiffres-clés : vers l’égalité réelle entre les femmes et les hommes

Le travail du care

Temps de lecture : 3 minutes


Comme nous l’avons vu précédemment, le care renvoie au fait de prendre soin de. Il s’agit à la fois d’une disposition socialement acquise, d’une éthique, mais également d’une pluralité de travails, rémunérés ou non, tels que :

  • les métiers de soin : aides-soignant·es, infirmières et infirmiers, médecins
  • les métiers d’aide au quotidien : auxiliaires de vie, assistant·es de service social
  • les métiers de l’éducation : éducatrices et éducateurs, enseignant·es
  • les métiers indispensables : caissières et caissiers, agent·es d’entretien, éboueuses et éboueurs
  • le travail domestique : tâches ménagères, éducation des enfants, charge émotionnelle

Pascale Molinier, dont les recherches s’articulent autour du travail du care, insiste sur la manière dont ces emplois et occupations sont nécessaires tant au fonctionnement de la société qu’à la réalisation de tâches perçues comme légitimes et valorisées socialement. Suite à la pandémie de COVID-19, nous savons à quel point c’est vrai et à quel point c’est important.

Qui plus est, il existe une hiérarchie au sein même des professions liées au care : « le sale boulot, plus largement les activités qui sont les moins spécialisées, celles que tout le monde pourrait faire, continuent d’être l’objet d’une lutte quotidienne entre les personnels professionnalisés et ceux qui le sont moins » ; ce faisant, « cette lutte pour ne pas faire et faire faire s’inscrit dans le prolongement des antagonismes domestiques entre les tâches nobles du care, comme l’éducation ou le soin, et les tâches éreintantes de nettoyage ou de ménage » (Molinier 2013, 154-155). Qu’est-ce à dire ? La hiérarchie au sein des métiers du care n’est pas seulement symbolique, elle s’exprime également par l’appartenance sociale des personnes qui les occupent. S’ils sont principalement occupés par des femmes, plus on descend dans la hiérarchie, plus on retrouve de femmes marginalisées et subalternes – généralement pauvres, racisées, migrantes.

Le travail d’Evelyn Nakano-Glenn est très parlant à ce sujet. En fournissant une analyse historique du travail reproductif aux États-Unis, c’est-à-dire du travail ménager et de soin aux enfants, elle souligne « la manière dont le privilège de la blanchité transcende les classes sociales (2018, 32) et dont les oppressions raciales façonnent l’organisation de la reproduction » (Damois 2021, 5) ; ce qui lui permet de développer le concept de « division raciale du travail » (2018, 28). Il apparait alors important pour les femmes blanches de réfléchir à leur responsabilité dans cette oppression structurelle. L’analyse de Jules Falquet permet également de mettre en lumière la division internationale du travail de reproduction, ainsi que les responsabilités des institutions nationales et internationales.

Quelles conséquences en tirer, pour les luttes féministes ? Nous avons besoin d’une meilleure compréhension des positionnalités de chacun·e et de la manière dont elles affectent nos trajectoires sociales. Car, comme je l’ai écrit ailleurs, « sans réflexion […] intersectionnelle, il demeure impossible de résister à l’exploitation puisqu’il est impensable de faire front commun » (Damois 2021, 5).


Alexia Damois. 2021. « Les luttes féministes : pour qui & avec qui ? ». Travail réalisé dans le cadre du cours FEM6000 : Théories féministes, des genres et des sexualités. Université de Montréal.

Evelyn Nakano-Glenn. 2018. « De la servitude au travail de service : les continuités historiques de la division raciale du travail reproductif payé ». Dans Elsa Dorlin (dir) Sexe, race, classe, pour une épistémologie de la domination. Paris : Presses Universitaires de France.

Jules Falquet. 2018. « La règle du jeu. Repenser la co-formation des rapports sociaux de sexe, de classe et de « race » dans la mondialisation néolibérale ». Dans Elsa Dorlin (dir) Sexe, race, classe, pour une épistémologie de la domination. Paris : Presses Universitaires de France.

Pascale Molinier. 2013. Le travail du care. Paris : La Dispute.

Boîte à outils n°17 | Répertoire des chercheuses francophones en études féministes [Québec]

  • Université Concordia
    • Chantal Maillé | Professeure à l’Institut Simone de Beauvoir | Mouvements des femmes ; théories post-coloniales ; féminisme québécois ; francophonie ; intersectionnalité
    • Gada Mahrouse | Professeure à l’Institut Simone de Beauvoir | Études culturelles féministes transnationales ; études critiques de la blanchité ; femmes racisées et féminismes critiques de la race ; pédagogies de la justice sociale
    • Viviane Namaste | Professeure à l‘Institut Simone de Beauvoir | Santé des femmes ; prévention du VIH-SIDA ; sexualité
    • Geneviève Rail | Professeure émérite à l’Institut Simone de Beauvoir | Biopolitique, santé publique, corps des femmes et pratiques de santé ; critiques féministes des sciences de la santé, des industries pharmaceutiques, des systèmes de santé ; discours sanitaires, obésité, vaccination VPH ; corps queer/trans et prise en charge du cancer ; poststructuralisme, dé/postcolonialisme, théorie queer
  • Université Laval
    • Marie-Josée Saint-Pierre | Professeure à l’École de design | Études cinématographiques ; études féministes ; histoire de l’art féministe ; cinéma d’animation féministe ; langage cinématographique ; conception et traitement d’images numériques
    • Marie-Hélène Deshaies | Professeure à l’École de travail social et de criminologie | Organisation communautaire, mouvements sociaux et acteurs collectifs ; inégalités sociales et pauvreté ; justice environnementale et sociale ; organisation sociale et politique du travail de soins ; processus participatifs et collaboratifs de recherche ; mouvements et théories féministes ; recherches communautaires, participatives et recherche-action en service social
    • Louise Langevin | Professeure à la Faculté de droit | Titulaire de la Chaire de recherche Antoine-Turmel sur la protection juridique des aînés | Droit civil ; droits fondamentaux ; théories féministes ; féminisme et droit ; discrimination et harcèlement sexuel ; violence faite aux femmes
    • Sophie Brière | Professeure à la Faculté des sciences de l’administration | Directrice de l’Institut EDI2 (équité, diversité, inclusion, intersectionnalité) | Équité, diversité et inclusion dans les organisations de tous secteurs d’activités ; femmes dans des professions traditionnellement masculines ; femmes et diversité sur les conseils d’administration ; gestion de projets en développement international et action humanitaire ; soutien à l’entrepreneuriat dans un contexte de diversité
    • Émilie Giguère | Professeure à la Faculté des sciences de l’éducation | Intégration socioprofessionnelle ; développement de carrière ; travail des femmes et des femmes cadres ; transformations du marché du travail et des organisations ; aspects juridiques et politiques du travail ; théories féministes
    • Guylaine Demers | Professeure au Département d’éducation physique | Femmes et sport ; homophobie en sport ; entraîneures
    • Aline Charles | Professeure au Département des sciences historiques | Canada-Québec, XXe siècle ; histoire sociale: histoire de la vieillesse, histoire des femmes, histoire de la santé et du secteur hospitalier, histoire du travail
    • Johanne Daigle | Professeure au Département des sciences historiques | Québec-Canada, XIXe-XXe siècles ; Dimensions comparées, perspectives sociales, féministes et de genre, récits de vie: histoire urbaine, histoire des services, des professions et des institutions socio-sanitaires, notamment dans les espaces excentrés; histoire des mouvements sociaux
    • Diane Lamoureux | Professeure au Département de science politique | Philosophie politique ; sociologie politique féministe
    • Élisabeth Mercier | Professeure au Département de sociologie | Analyse critique du discours ; études culturelles ; médias et cultures populaires ; pouvoir, normes et moralisation ; genres et sexualités ; mouvements et théories féministes
    • Florence Pasche Guignard | Professeure à la Faculté de théologie et de sciences religieuses | Femmes, genre, et religions ; maternités et religions ; religions, cultures et sociétés ; religions de l’Asie du Sud ; indouisme et traditions dévotionnelles (bhakti) ; religions, médias, et technologies à l’ère du numérique
    • Josette Brun | Professeure au Département d’information et de communication | Histoire des médias au Québec et en Acadie ; genre, rapports sociaux de sexe et médias ; représentations sociales de la féminité et de la masculinité
    • Estelle Lebel | Professeure au Département d’information et de communication | Sémiotique et rhétorique de l’image visuelle en communication ; études féministes: représentations, pratiques des métiers de la communication, réception différenciées selon le sexe ; éducation aux médias: jeunes, médiatisation et réception
    • Manon Niquette | Professeure au Département d’information et de communication | Institut sur la nutrition et les aliments fonctionnels | Communication sur l’alimentation dans les médias sociaux ; représentations genrées des contenus culinaires ; analyse critique des publicités alimentaires
    • Laurie Laplanche | Directrice adjointe de l’Institut EDI2 | Études de genre, analyses féministes des médias, dynamiques de pouvoir dans la société et dans les milieux de travail
    • Isabelle Auclair | Professeure au Département de management | Titulaire de la Chaire Claire-Bonenfant Femmes, Savoirs et Sociétés | Développement humanitaire ; violences basées sur le genre ; mouvements migratoires ; soutien organisationnel en matière d’équité ; intersectionnalité
    • Sylvie Morel | Professeure au Département des relations industrielles | Économie du travail ; points de convergence entre l’économie institutionnaliste commonsienne et l’économie féministe ; sécurisation des trajectoires professionnelles ; qualité de l’emploi
  • Université de Montréal
    • Marie-Marthe Cousineau | Professeure à l’École de criminologie | Femmes victimes de violence ; mariages forcés ; crimes d’honneur ; jeunes en difficulté ; victimisation ; politiques et pratiques pénales ; récits d’expérience
    • Denise Couture | Professeure retraitée de l’Institut d’étude religieuses | Théologie féministe ; femmes et religions ; interreligieux féministe ; éthique théologique chrétienne ; théologie contextuelle ; approches décolonisées
    • Anne Létourneau | Professeure à l’Institut d’étude religieuses | Exégèse de l’Ancien Testament ; études féministes et de genre ; Bible et Bible juive ; histoire des femmes en Israël ancien
    • Denyse Baillargeon | Professeure au Département d’histoire | Consommation ; développement ; enfance ; identité sexuelle et de genre, philanthropie ; santé
    • Susan Dalton | Professeure au Département d’histoire | Identité sexuelle et genre ; patrimoine culturel ; histoire sociale ; France ; Italie
    • Pascale Dufour | Professeure au Département de science politique | Politique comparée ; sociologie politique ; mouvements sociaux et action collective ; genre et politique ; théories féministes ; enjeux environnementaux
    • Pascale Devette | Professeure au Département de science politique | Philosophie politique ; théories féministes ; philosophie sociale ; époque moderne
    • Maria Martin de Almagro Iniesta | Professeure au Département de science politique | Afrique subsaharienne ; consolidation de la paix ; conflits armés ; gouvernance mondiale ; résolution des conflits ; femmes et politique ; genre et politique
    • Sirma Bilge | Professeure au Département de sociologie | Intersectionnalité ; théories critiques de la race ; gouvernementalité néolibérale ; nationalismes et sexualités
  • Université de Sherbrooke
    • Isabelle Boisclair | Professeure à la Faculté des lettres et sciences humaines | Littérature québécoise et francophone ; identité de genre ; littérature et subjectivité ; déterminants sociaux des arts et des lettres
    • Nicole Côté | Professeure au Département des arts, langues et littératures | Théorie et pratique de la traduction littéraire ; littérature comparée ; études de genre ; études culturelles
    • Patrick Snyder | Professeur au Département d’histoire | Démonologie et chasse aux sorcières ; féminismes, genres et religions
  • Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue
    • Suzy Basile | Professeure à l’École d’études autochtones | Titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur les enjeux relatifs aux femmes autochtones | ​​​​​Anthropologie culturelle ; peuples autochtones ; femmes autochtones ; gouvernance et territoire
  • Université du Québec à Chicoutimi
    • Anne Martine Parent | Professeure au Département des arts et lettres | Études féministes ; études de genre ; études des sexualités ; études culturelles ; littérature contemporaine française et québécoise ; écriture des femmes ; écriture et douleur chronique ; témoignage littéraire ; littérature et trauma ; séries télévisées ; représentation de la sexualité des femmes
    • Anastasie Amboulé Abath | Professeure au Département des sciences de l’éducation | Administration scolaire ; réussite et persévérance scolaire ; genre et éducation
    • Salmata Ouedraogo | Professeure au Département des sciences économiques et administratives | Économie du genre ; économie de la santé ; économie de l’éducation ; pauvreté multidimensionnelle ; genre et développement durable ; impacts des politiques publiques et des projets ; aspects socio-politiques des projets
    • Catherine Flynn | Professeure à l’Unité d’enseignement en travail social | Co-responsable du Pôle violence du Réseau québécois en études féministes | Violences sexistes et sexuelles ; intervention féministe ; intersectionnalité ; itinérance, pauvreté et exclusion sociale
  • Université du Québec en Outaouais
    • Karina Daigle | Professeure au Département des sciences infirmières | Santé publique ; santé maternelle et infantile ; médicalisation à la naissance ; infirmière obstétrique/périnatalité et sage-femme ; continuité relationnelle des soins
    • Caroline Caron | Professeure au Département des sciences sociales (communication) | Perspectives féministes et de genre sur les médias et la communication ; rapports de genre dans les espaces socionumériques ; jeunes et engagement civique ; pratiques numériques et cultures participatives en ligne
    • Mélissa Blais | Professeure au Département des sciences sociales (science politique) | Mouvements sociaux ; études féministes ; violences de genre ; émotions ; anti-féminisme
    • Charmain Levy | Professeure au Département des sciences sociales (science politique) | Sociologie politique ; mouvements sociaux ; citoyenneté urbaine ; développement international ; études féministes ; religion et culture
    • Denyse Côté, professeure au Département de travail social | Rapports femmes-hommes ; violences de genre ; développement local et régional ; développement communautaire ; genre et économie sociale ; droits des femmes en Haïti
    • Isabelle Côté | Professeure au Département de travail social | Titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur la procréation pour autrui et les liens familiaux | Diversité sexuelle et pluralité des genres ; diversité familiale ; familles LGBTQ+ ; procréation pour autrui/procréation assistée
    • Isabelle Marchand | Professeure au Département de travail social | Inclusion et exclusion des personnes âgées ; environnements favorables à la santé dans l’avancées en âge ; politiques du vieillissement et soutien à domicile ; violence conjugale et violences sexuelles ; intervention féministe et intersectionnalité ; genre et intersection des rapports sociaux
  • Université du Québec à Montréal
    • Lyne Kurtzman | Agente de développement, domaine femmes et rapports de sexe | Exploitation sexuelle ; éthique de la recherche-action et de la recherche partenariale ; analyse différenciée selon les genres ; usages et théories de l’intersectionnalité
    • Nancy Aumais | Professeure au Département de management à l’École des sciences de la gestion | Transformation identitaire ; pratique du genre quotidienne dans les organisations
    • Stéfany Boisvert | Professeure à l’École des médias | Cinéma ; télévision ; culture populaire ; médias de masse ; études de genre
    • Audrey Gonin | Professeure à l’École de travail social | Études féministes ; questions interculturelles ; éthique et déontologie du travail social ; transformations des pratiques en services sociaux ; travail social ; santé reproductive
    • Maria Nengeh Mensah | Professeure à l’École du travail social | Action collective ; cultures populaires ; développement communautaire ; exclusion sociale ; diversité de genre ; études féministes ; intersectionnalité ; sexologie
    • Dinaïg Stall | Professeure à l’École supérieure de théâtre | Analyse féministe des représentations ; études de genre ; études et théorie queer ; arts de la marionnette contemporains ; théâtre ; théâtre d’objet ; théâtre d’ombre
    • Caterine Bourassa-Dansereau | Professeure au Département de communication sociale et publique | Communication interculturelle ; communication interpersonnelle ; études féministes
    • Mélanie Millette | Professeure au Département de communication sociale et publique | Communication ; culture Internet ; médias socionumériques ; usages des technologies ; études féministes
    • Audrey Dahl | Professeure au Département d’éducation et formation spécialisées | Andragogie ; éducation communautaire ; mouvements sociaux ; perspectives féministes
    • Martine Delvaux | Professeure au Département d’études littéraires | Études littéraires ; études féministes ; écriture testimoniale ; littérature des femmes ; douleur au féminin
    • Karine Rosso | Professeure au Département d’études littéraires | Figure de l’autrice dans l’autofiction au féminin ; représentation des femmes non blanches dans la littérature contemporaine
    • Yolande Cohen | Professeure au Département d’histoire | Études féministes ; histoire des étudiant·es ; histoire des jeunes ; histoire des professions au XXe siècle ; histoire des soins ; philanthropie
    • Thérèse St-Gelais | Professeure au Département d’histoire de l’art | Études féministes ; études de genre ; histoire de l’art contemporain
    • Vanessa Blais-Tremblay | Professeure au Département de musique | Art et culture au Québec ; histoire de la musique ; musicologie et sociomusicologie ; études des femmes
    • Louise Cossette | Professeure au Département de psychologie | Émotions ; genre ; femmes ; psychologie du développement
    • Roxanne Marcotte | Professeure au Département des sciences des religions | Études féministes ; études islamiques ; femmes et islam ; philosophie arabe ; philosophie persane ; philosophie islamique ; religion et nouveaux médias
    • Marie-Andrée Roy | Professeure au Département des sciences des religions | Analyse féministe des religions ; femmes et religions ; christianisme ; Église catholique ; conservatismes religieux ; diversité culturelle ; diversité religieuse ; exploitation sexuelle ; traite des femmes
    • Rachel Chagnon | Professeure au Département de sciences juridiques | Droit ; travail social ; sociologie ; études féministes
    • Francis Dupuis-Déri | Professeur au Département de science politique | Mouvements sociaux ; antiféminisme ; abstention ; anarchisme ; Black Bloc ; profilage policier
    • Geneviève Pagé | Professeure au Département de science politique | Mouvements sociaux ; mouvements féministes ; théorie politique ; théorie féministe ; co-construction des savoirs ; pédagogie
    • Louise Toupin | Professeure retraitée du Département de science politique | Histoire ; mouvements sociaux ; mouvements féministes ; division sexuelle du travail ; travail du sexe
    • Manon Bergeron | Professeure au Département de sexologie | Éducation à la sexualité ; prévention de la violence ; transfert des apprentissages ; violence sexuelle
    • Julie Lavigne | Professeure au Département de sexologie | Études féministes ; théories féministes ; théories queer ; art contemporain ; représentation de la sexualité ; pornographie
    • Sylvie Lévesque | Professeure au Département de sexologie | Violence entre partenaires intimes et violences faites aux femmes ; maternité en contexte de vulnérabilité ; maternité précoce ; prévention/promotion de la santé sexuelle et reproductive ; coercition reproductive
    • Leila Celis | Professeure au Département de sociologie | Droits humains ; inégalités et classes sociales ; mouvements féministes ; mouvements autochtones ; mouvements sociaux afro-descendants ; mouvements sociaux paysans ; violence politique
    • Isabelle Courcy | Professeure au Département de sociologie | Co-construction des savoirs ; études critiques du handicap ; rapports sociaux de genre ; sociologie de la santé ; sociologie du quotidien
    • Catherine Des Rivières-Pigeon | Professeure au Département de sociologie | Études féministes ; psychologie ; sociologie ; travail social
    • Francine Descarries | Professeure au Département de sociologie | Études féministes ; théories féministes ; représentations sociales ; famille et travail ; maternité et travail ; anti-féminisme
    • Elsa Galerand | Professeure au Département de sociologie | Mouvements sociaux ; études féministes ; théories et débats féministes ; féminisme matérialiste ; division sexuelle du travail ; imbrication des rapports de pouvoir
    • Myriame Martineau | Professeure au Département de sociologie | Analyse critique de discours ; création et pratiques artistiques ; oralité, imaginaire et conte ; sociologie du cinéma ; politiques culturelles ; racisme ; rapports sociaux de genre ; rapports sociaux ethniques
    • Stéphanie Pache | Professeure au Département de sociologie | Études féministes ; études féministes des sexualités ; études de genre ; histoire des États-Unis ; histoire des sciences et des sciences humaines ; régulation sociale de la sexualité ; sociologie de la santé et de la santé mentale ; sociologie des sciences ; sociologie des sexualités ; sociologie du genre ; violence et politique ; violence de genre
    • Chiara Piazzesi | Professeure au Département de sociologie | Histoire de la pensée sociale ; corps et société ; genre et sexualités ; sociologie de l’intimité amoureuse ; sociologie des émotions ; sociologie des réseaux sociaux ; sociologie du numérique
  • Université du Québec à Trois-Rivières
    • Diane Gagné | Professeure au Département de la gestion des ressources humaines de l’École des sciences de la gestion | Équité, diversité et inclusion ; discrimination et égalité de traitement en emploi ; harcèlement en milieu de travail ; gestion des conflits ; avenir syndical ; responsabilité sociétale des organisations
    • Mireille Lalancette | Professeure au Département de lettres et communication sociale | Communication politique ; analyse de discours ; médias socionumériques : représentations sociales ; genre & leadership
    • Mélissa Thériault | Professeure au Département de philosophie et des arts | Philosophie de l’art ; culture populaire ; art de masse ; philosophie de la littérature et théories de la fiction ; cinéma québécois et industries culturelles ; questions féministes et décoloniales
    • Marise Bachand | Professeure au Département de sciences humaines | Femmes, genre et perspectives féministes ; histoire urbaine ; rapports à l’espace ; histoire des États-Unis ; esclavage ; créoles de Louisiane
  • Université du Québec – Télé-université
    • Anne Renée Gravel | Professeure à l’École des sciences de l’administration | Genre, travail et organisations ; santé et sécurité au travail ; gestion des ressources humaines ; syndicalisme
    • Diane-Gabrielle Tremblay | Professeure à l’École des sciences de l’administration | Gestion des ressources humaines ; développement local et économie sociale ; nouvelles formes d’organisation du travail ; conciliation travail-famille-vie personnelle et congés parentaux ; vieillissement de la main-d’œuvre, gestion des âges et retours en emploi ; travail et emploi des femmes
  • Institut National de la Recherche Scientifique
    • Hélène Belleau | Professeure titulaire au Centre Urbanisation Culture Société | Directrice scientifique du Partenariat Familles en mouvance | Famille, couple et usage social de l’argent

Féminicide(s)

Temps de lecture : 2 minutes


Définir les féminicides

Quoique le terme féminicide existe techniquement depuis le XIXe siècle – on en trouve même des variantes supposément comiques depuis le XVIIe siècle (Vincenti 2020) -, les féministes se le sont véritablement approprié il y a une cinquantaine d’années.

  1. En 1976, lors du Tribunal international des crimes contre les femmes, Diana E. H. Russel le définit comme « un crime de haine envers des femmes et perpétré par des hommes ».
  2. En 1992, dans un ouvrage fondateur, Diana E. H. Russell et Jill Radford étudient l’ensemble des formes de féminicide, à la fois dans le contexte privé et dans le contexte public, le comprenant alors comme « l’assassinat misogyne de femmes par des hommes » (1992, 3).
  3. À la suite de ces premières théorisations, les féministes sud-américaines – notamment Marcela Lagarde et Julia Monárres, ainsi qu’Ana Carcedo et Montserrat Sagot – précisent l’intentionnalité de ce crime, il est dès lors défini comme « l’assassinat de femmes par des hommes parce qu’elles sont femmes » (Russel 2001, 3).

Le terme n’est toutefois entré dans le dictionnaire qu’en 2015.

À partir du travail réalisé par l’Observatoire canadien du fémicide pour la justice et la responsabilisation, voici la classification que l’on pourrait proposer :

  • féminicides conjugaux : par le conjoint ou l’ex-conjoint
  • féminicides sociaux : lesbophobes, transphobes, racistes, validistes, putophobes
  • féminicides criminels : liés au crime organisé, à la traite des êtres humains, à la guerre
  • féminicide culturels : basés sur l’honneur, liés à la dot, liés aux mutilations génitales

Compter les féminicides

Le décompte des féminicides a soulevé beaucoup de débats : comment compter les féminicides en dehors du couple hétérosexuel ? Comment mettre en lumière les violences perpétrées contre les femmes les plus précarisées ? Qui s’occupe de la veille journalistique ?

Pour répondre à tout cela, une coalition d’organisations a vu le jour en France, l’IOF, regroupant NousToutes, Acceptess-T, Les Dévalideuses, la Fédération des Parapluies rouges et Act Up. Voici la définition retenue pour dénombrer ces crimes patriarcaux : « meurtre ou suicide forcé d’une femme en raison de son genre, et ce quel que soit son âge ou les circonstances ».


Aurore Vincenti. 2020. « Féminicide ». Le Robert. En ligne.

Diana E. H. Russel. 2001. « Defining femicide and related concepts ». Dans Diana E. H. Russell et Roberta A. Harmes (dir), Femicide in global perspective. New York : Teacher’s College Press, 12-28.

Jill Radford et Diana E. H. Russell. 1992. Femicide : The politics of woman killing. New York : Twayne Publishers Inc.

Margot Giacinti. 2020. « Nous sommes le cri de celles qui n’en ont plus : historiciser et penser le féminicide ». Nouvelles Questions Féministes 39 (n°1) : 50-65.