Le matrimoine

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HF Île-de-France, association à l’origine des Journées du Matrimoine, nous apprend qu’à l’instar d’autrice, de peintresse ou encore de médecine, matrimoine fait partie de ces mots féminins volontairement effacés du langage courant. Construit sur le même modèle que ‘patrimoine’, matrimoine renvoie en premier lieu aux biens transmis par la mère. D’un point de vue culturel, il s’agit de l’ensemble des productions créées et laissées par les femmes des générations précédentes.

L’association nous fournit également des chiffres illustrant la nécessité de redécouvrir ce dont, en tant que société, nous avons été privé·es. Car, en France, 150 autrices ont écrit du théâtre sous l’Ancien Régime, 350 au XIXe siècle, 1500 au XXe. Pourtant, seules 17 autrices sont entrées au répertoire de la Comédie Française au XVIIIe siècle, 13 au XIXe et 5 au XXe. Et ce n’est pas en raison d’un manque inné de talent

Cependant, si les femmes ont été rayées des livres d’histoire au cours des derniers siècles, engendrant une amnésie collective révoltante, il va sans dire que les femmes se situant à la jonction de plusieurs systèmes de domination en ont particulièrement pâti. Ce faisant, si l’histoire des femmes artistes ou scientifiques françaises blanches est aujourd’hui plus accessible, que savons-nous et que nous dit-on de Suzanne Lacascade ? De Paulette et Jane Nardal ? La réhabilitation du rôle et du génie des femmes doit couvrir l’ensemble des trajectoires.

Pour en savoir plus sur l’invisibilisation des productions culturelles et scientifiques des femmes, n’hésitez pas à consulter l’article sur l’effet Matilda.

Une réflexion sur “Le matrimoine

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