Bande dessinée et féminisme


Le milieu de la bande dessinée : un boys club comme les autres ?

Selon Maëlys Tirehote-Corbin, « le champ de la bande dessinée est connu et reconnu comme un espace majoritairement masculin, traversé par des mécanismes de hiérarchisation, de cooptations masculines et d’invisibilisation du travail des femmes » (2023, 131). Cela s’exprime au quotidien, mais également dans la manière dont on écrit l’histoire de ce neuvième art. Mira Falardeau le résume très bien : « On fait l’histoire de ce que l’on connaît [et] les historiens de la bande dessinée étant des hommes, ils ont littéralement ignoré la presse qu’ils n’avaient pas connue enfants, et ont popularisé uniquement les créateurs de leurs héros d’enfance » (1982, 83 – citée par Santerre 2017).

Regardons de plus près les dynamiques internes à cette discipline.

En 2013, Lisa Mandel initie un échange entre des dizaines de créatrices de bandes dessinées concernant leur expérience en tant que femmes dans le milieu de la bande dessinée. Les réponses font état du sexisme éhonté qui ponctue leurs interactions professionnelles. Cet échange permet de tisser des premiers liens entre les autrices. Deux ans plus tard, après avoir été invitée à un événement intitulé “La bd des filles”, Jul Maroh contacte 70 artistes pour faire part de sa colère contre cette initiative misogyne – la moitié d’entre elles avaient déjà pris part à l’échange de 2013. Les autrices se rassemblent alors et se développe le Collectif des créatrices de bande dessinée contre le sexisme. Elles se battent principalement contre l’idée qu’il existerait une « bande dessinée féminine », elles soutiennent que la diversité de représentations est essentielle et elles estiment que les « créateurs, éditeurs, institutions, libraires, bibliothécaires et journalistes » ont une responsabilité morale quant au contenu publié et mis en avant. Autrement dit, les relations interpersonnelles autant qu’institutionnelles sont marquées par le sexisme – les témoignages des autrices à ce sujet sont particulièrement alarmants.

Maëlys Tirehote-Corbin et Léandre Ackermann nous proposent une illustration des concepts développés par Michèle Le Doeuff et repris par Christine Détrez « pour comprendre l’exclusion des femmes des espaces intellectuels et artistiques » (2023). Cette conceptualisation nous permet de saisir pourquoi nous avons autant de difficulté à répondre à une question aussi banale que peux-tu me citer trois autrices de bande dessinée ? – outre Claire Bretécher, qui fait figure d’exception. Notons toutefois que cela ne s’applique pas exclusivement au milieu de la BD – nous pouvons avoir presque tout autant de difficulté à citer sans trop réfléchir le nom de trois peintresses ou de trois femmes scientifiques.

Intégrer l’histoire des femmes aux récits

En 1974, Françoise Collin estime qu’il n’y a pas, « à [s]a connaissance, de bande dessinée féministe »* et relativement peu qui « traduisent un regard de femme » (1974, 67). En effet, l’histoire de la BD à cette époque pourrait se résumer en trois étapes principales, ainsi que le suggèrent Geneviève Dermenjian et Jacques Guilhaumou : (1) les années 1950 : les femmes font partie du décor mais n’existent pas à part entière dans le récit (2) les années 1960 : les femmes ne sont toujours pas sujets mais plutôt objets de désirs et de fantasmes masculins (3) les années 1970 : des figures d’héroïnes commencent à voir le jour (2006, 21-22).

Le développement d’Internet va venir bouleverser la structure du milieu, puisque les blogs (puis, plus tard, les réseaux sociaux) permettent aux femmes de publier sans passer par les maisons d’édition. Les sites d’autrices comme « Diglee, Margaux Mottin ou encore Pénélope Bagieu […] pouvaient générer plusieurs milliers de visites par jour » (Tirehote-Corbin et Ackermann 2023). Ce faisant, les éditeurs importants du milieu vont développer des catégories spécifiques de bande dessinée dite féminine, pour publier les contenus populaires sur Internet. Cependant, cette catégorisation sexiste va nuire aux carrières des artistes autant que créer une division sexiste entre des BD masculines, donc sérieuses et légitimes, contrairement aux BD féminines, ne pouvant se targuer de ces qualités.

Aujourd’hui, alors que le contenu féministe explose, la BD permet de raconter l’Histoire des femmes autant que de raconter des histoires de femmes. Cela ne signifie pas que les autrices et les artistes ne sont pas précaires, qu’elles ne vivent pas du sexisme dans leurs interactions professionnelles, mais on connait mieux les rouages du milieu et les difficultés pour les personnes minorisées de s’y faire une place. Qui plus est, la demande pour un contenu féministe est là.

Si vous aimez les bandes dessinées, n’hésitez pas à consulter mes recommandations en la matière !

*Cette affirmation est à nuancer. Mira Falardeau retrace notamment l’existence, au États-Unis, de plusieurs BD écrites par des femmes et adoptant un regard féministe : It Ain’t Me Babe (1970), Wimmen’s Comix (1971), Tits and Clits (1972-1987), Girl Fight (1974), Wet Satin (1976) (Santerre 2017, 3).


Bandes dessinées féministes

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Autofictions et autobiographies

  • La méduse, Boum
    • « Odette a une méduse dans l’œil, qu’elle seule peut voir. Une méduse qui se multiplie. »
  • Occupez-vous des chats, j’pars!, Iris
    • « Iris a pas mal bourlingué, trimballant sa valise – toujours trop lourde – d’une ville à l’autre. Dans ce livre, on la suit en France, en Belgique, en Russie et au Japon. Chaque voyage procure son lot de moments loufoques, de découvertes culinaires, de rencontres inoubliables, mais aussi d’angoisse et de solitude. Parce que même si l’idée de partir à l’autre bout du monde semble souvent séduisante, tel un remède pour soulager n’importe quel chagrin, les voyages sont rarement de tout repos ! Amalgamant des fanzines composés il y a quelques années à de nouvelles pages, Iris jette un regard tantôt amusé, tantôt bienveillant, sur ses souvenirs. Occupez-vous des chats, j’pars est un recueil d’histoires au charme irrésistible. »
  • Corps vivante, Julie Delporte
    • « En 1990, Julie Delporte n’a encore jamais vu de butch, mais sa tante préférée chasse et fume le cigare. Presque vingt ans plus tard, elle publie un livre sur Tove Jansson dans lequel elle raconte avec joie que cette artiste finlandaise est la première femme à qui elle s’identifie, seulement elle était lesbienne et pas Julie. À 35 ans, après avoir surligné de toutes les couleurs son exemplaire de La pensée straight de Monique Wittig, Julie Delporte arrête de porter des robes et prend son avenir en main. »
  • Je pense que j’en aurai pas, Catherine Gauthier
    • « Sous la forme d’une autofiction, à la fois roman graphique et journal intime, l’autrice aborde l’absence de maternité : un sujet épineux, empreint d’émotivité, qu’elle traite avec prudence, respect et sensibilité. Une introspection illustrée qui laisse place à l’interprétation et au questionnement. Chaque chapitre est entrecoupé de témoignages d’autres femmes qui expliquent pourquoi elles n’ont pas eu d’enfant. Des parenthèses dans le récit, comme autant de pistes à explorer. L’autrice aborde aussi l’épuisement, ou la dépression, qui peut influencer la décision d’une femme sur le fait de vouloir devenir mère. Un autre sujet délicat quelle aborde avec doigté. »
  • Melody, Sylvie Rancourt
    • « En 1980, Sylvie Rancourt et son petit ami quittent le nord du Québec pour s’installer à Montréal. N’ayant pas reçu d’éducation ou de formation formelle, ils ont eu du mal à trouver un emploi, si bien que Sylvie Rancourt a commencé à danser dans des clubs de strip-tease. Ces expériences constituent l’ossature de la première bande dessinée autobiographique, Melody, que Sylvie Rancourt écrit, dessine et distribue à partir de 1985. » … « Dans les premiers numéro, je me suis basé sur ma vie de danseuse mais j’ai omis de dire des choses que j’avais honte. Donc aujourd’hui je fais la correction ici pour dire la vérité même si c’est gênant. »

Biographies

  • Culottées : Des femmes qui ne font que ce qu’elles veulent T.1, Pénélope Bagieu
    • « Guerrière apache ou sirène hollywoodienne, gardienne de phare ou créatrice de trolls, gynécologue ou impératrice, les Culottées ont fait voler en éclats les préjugés. Quinze portraits de femmes qui ont inventé leur destin. »
  • Culottées : Des femmes qui ne font que ce qu’elles veulent T.2, Pénélope Bagieu
    • « Rappeuse afghane ou astronaute, reine des bandits ou volcanologue, inventrice ou journaliste d’investigation, les Culottées ne renoncent jamais. Quinze nouveaux portraits de femmes qui ont bravé tous les obstacles pour mener la vie de leur choix. »
  • Céleste T.1 : Bien sûr, monsieur Proust, Chloé Cruchaudet
    • « Portrait de Céleste Albaret (1891-1984), gouvernante de Marcel Proust et parfois secrétaire à laquelle il dicte son oeuvre. Il met en lumière la particularité de leur lien et la construction d’un monument de la littérature ainsi que les multiples facettes et aspérités de l’écrivain. »
  • Leda Rafanelli : la gitane anarchiste, Luca De Santis, Sara Colaone et Francesco Satta
    • « Féministe, anarchiste, musulmane, individualiste, femme de lettres, chiromancienne, partisane de l’amour libre, athée, pacifiste, idolâtre… Leda Rafanelli n’est pas à un paradoxe près… Et s’en fiche éperdument ! Née en 1880, Leda meurt en 1971. Elle aura vécu mille vies en une. »
  • Noire : la vie méconnue de Claudette Colvin, Emilie Plateau & Tania Montaigne
    • « Neuf mois avant Rosa Parks, l’histoire de Claudette Colvin, jeune adolescente noire, qui a refusé de se lever dans le bus le 2 mars 1955. Elle était alors âgée de 15 ans. Après avoir été jetée en prison, elle décide d’attaquer la ville et de plaider non coupable. C’est le début d’un itinéraire qui la mènera de la lutte à l’oubli. »
  • Camille Claudel, Monica Foggia & Martina Marcatori
    • « Cette bande dessinée retrace le destin tragique de Camille Claudel. Elle s’installe à Paris à la fin du XIXe siècle afin de devenir sculptrice. Elle entre à l’Académie Colarossi puis à l’atelier d’Auguste Rodin. Elle devient alors sa muse et son amante. Cependant, leur relation se détériore et la jeune femme ne parvient pas à se faire une place dans le monde des arts. Elle sombre dans la folie. »

Enjeux d’appartenance raciale

  • Khiêm : Terres maternelles, Djibril Morissette-Phan & Yasmine Phan-Morissette
    • « L’histoire familiale d’une jeune métissée québécoise lève le voile sur la nature mouvante et complexe de l’identité à travers trois vies de femmes, trois récits bouleversants : jeunesse de la grand-mère au Vietnam dans les années 40 et 50, fuite de la mère au Canada à l’âge de 15 ans en 1979 et vie en hybride de la fille au Québec en 1996.Le fil de l’histoire se tisse pour raconter la douleur, la force et la résilience avec chaque génération se positionnant du mieux qu’elle le peut au sein d’une société qui la transforme. »
  • Banana Girl : jaune à l’extérieur, blanche à l’intérieur, Kei Lam
    • « Kei a grandi en France, partagée entre deux cultures : les dim sum et le camembert, la fête de la Lune et l’Épiphanie, le baume du tigre et l’eau bénite… La vie n’est pas toujours simple pour une petite Chinoise à Paris, mais peu à peu elle se forge une identité faite de ces références multiples. Aujourd’hui, Kei revendique son métissage culturel et assume joyeusement l’étiquette de banane, jaune à l’extérieur et blanche à l’intérieur… »
  • Blanc autour, Wilfrid Lupano, Stéphane Fert et Joanie DiMartino
    • « 1832. Canterbury, Etats-Unis. Une école fait rempart contre l’ordre blanc. »

Enjeux féministes

  • Il est où le patron ? Chroniques de paysannes, Maud Bénézit & Les paysannes en polaire
    • « Dans un village de moyenne montagne, la vie de trois paysannes pendant une saison agricole, notamment face au sexisme lié à leur profession. Jo, jeune diplômée, s’installe dans une ferme caprine. Anouk, ancienne citadine, est apicultrice depuis cinq ans. Coline, mariée et mère, a repris la ferme de ses parents. Elles se lient d’amitié après leur rencontre au marché et s’entraident. »
  • Re-sisters, Jeanne Burgart Goutal & Aurore Chapon
    • « Un roman graphique écoféministe situé en 2030, dans une société où la course au profit reste d’actualité. Entre épuisement des ressources, accroissement des inégalités et restriction des libertés, cette fiction philosophique montre l’importance pour l’humanité de se réinventer et présente les apports théoriques qui font la richesse du mouvement écoféministe. »
  • Nos mutineries, Eve Cambreleng & Blanche Sabbah
    • « Cet album propose une riposte aux principaux arguments antiféministes. »
  • Moi aussi je voulais l’emporter, Julie Delporte
    • « À quel âge ai-je commencé à me sentir flouée d’être une fille? C’est autour de cette interrogation initiale que s’articule Moi aussi je voulais l’emporter, réflexion personnelle sur le genre qui devient au fil des pages un véritable récit d’apprentissage féministe. Inspirée par la figure de Tove Jansson, créatrice des Moomins à laquelle devait d’abord être consacré l’ouvrage, Julie Delporte se remet ici en question en tant que femme, tout en s’interrogeant sur la place qu’occupent celles-ci dans le monde. Avec une sincérité désarmante, elle expose ses doutes et ses craintes et tente de leur donner un sens. Moi aussi je voulais l’emporter est un essai autobiographique où l’intime entre en résonance avec le social. Porté par le dessin lumineux de Delporte, le livre trouve son équilibre quelque part entre la douceur et la douleur. »
  • Libres !: manifeste pour s’affranchir des diktats sexuels, Diglee, Ovidie et Anne-Claire Thibaut-Jouvray
    • « La seule certitude qu’il nous reste en matière de sexe : nous sommes les seules décisionnaires de ce que nous faisons de notre corps et rien ni personne ne devrait jamais nous dicter notre conduite. » – Ovidie
  • Fantastic Plotte, Julie Doucet
    • « Fantastic Plotte reprend les toutes premières bandes dessinées de Julie Doucet autopubliées entre 1987 et 1990 dans le fanzine Dirty Plotte qui allait la rendre célèbre. La plupart de ces planches sont inédites et permettent de juger de l’incroyable force de ces bandes, à la fois crues et imaginatives, dessinées avec un grand talent alors que l’auteure en est encore à ses débuts. Les fanzines sont repris dans la langue d’origine, qui variait du français à l’anglais, selon les parutions. Tous les textes sont traduits dans la deuxième partie du volume. »
  • Super cyprine, Tess Kinski
    • « Après le baccalauréat, Cyprine débute des études de médecine à Dijon. Mais la jeune fille est victime d’un mal qui lui gâche le quotidien. Corrosive, sa cyprine envoie tous les garçons avec qui elle a des relations à l’hôpital. Pour échapper à ce secret, elle s’installe à Pigalle où elle devient barmaid dans un cabaret. Elle découvre alors le fléau du harcèlement de rue. »
  • Becoming Rosie, Shreyas R. Krishnan
    • « Comment une affiche diffusée pendant la guerre, représentant une ouvrière anonyme, a-t-elle pu devenir un symbole mondial de l’émancipation féminine ? En croisant l’histoire de Rosie la Riveteuse avec les théories de Judith Butler sur la performativité du genre, Devenir Rosie s’intéresse à la manière dont le tissu social a été redessiné après la Seconde Guerre mondiale. »
  • Et à la fin, ils meurent: la sale vérité sur les contes de fées, Lou Lubie
    • « Une bande dessinée qui présente, sous forme humoristique, les contes classiques et les idées qu’ils véhiculent : violence, sexisme, racisme, entre autres. »
  • Commando culotte, Mirion Malle
    • « Quelles places ont les femmes dans les blockbusters et les séries télé ? Quel est l’impact sur notre société ? Voilà les questions auxquelles répond commando culotte avec pédagogie mais aussi humour et légèreté, alternant critiques et déconstruction de mythes sexistes comme les filles n’ont pas d’humour, la friendzone, le maquillage c’est nul et c’est pour les filles, les flingues c’est cool et c’est pour les garçons, et bien d’autres. »
  • Confessions d’une femme normale, Éloïse Marseille
    • « Dans Confessions d’une femme normale, l’autrice montréalaise remonte le fil de ses tribulations dans le but de terrasser la honte qui lui colle au corps depuis l’enfance dès qu’il est question de sexe. D’une remarquable franchise, ce premier livre est un plaidoyer pour une sexualité décomplexée et sans tabous. »
  • Femme, vie, liberté, Marjane Satrapi (dir.)
    • « Avoir vingt ans en Iran et mourir pour le droit des femmes Le 16 septembre 2022, en Iran, Mahsa Amini succombe aux coups de la police des mœurs parce qu’elle n’avait pas «bien» porté son voile. Son décès soulève une vague de protestations dans l’ensemble du pays, qui se transforme en un mouvement féministe sans précédent. Marjane Satrapi a réuni trois spécialistes: Farid Vahid, politologue, Jean-Pierre Perrin, grand reporter, Abbas Milani, historien, et dix-sept des plus grands talents de la bande dessinée pour raconter cet événement majeur pour l’Iran, et pour nous toutes et nous tous. »
  • Il fallait que je vous le dise, Martin Winckler & Aude Mermilliod
    • « J’avais 24 ans. C’était mon choix. Un choix que je n’ai jamais regretté depuis. Cela ne veut pas dire que ça a été facile. J’ai été bouleversée par cette décision, et très seule face à des émotions que je ne m’expliquais pas. Des années plus tard, j’ai décidé d’écrire tout cela. De dire toutes ces choses que l’on garde silencieuses, dans l’espoir que mon témoignage sera utile et rassurant pour d’autres. »Il fallait que je vous le dise est un récit à deux voix dans lequel le parcours personnel de l’autrice rejoint le parcours du médecin et romancier Martin Winckler, autour d’un sujet encore largement tabou : l’avortement.
  • Le choeur des femmes, Martin Winckler & Aude Mermilliod
    • « Jean Atwood est en fin d’internat à l’hôpital et vise un poste de chef de clinique en chirurgie gynécologique. Elle est envoyée dans un service consacré à la médecine des femmes, dirigé par le docteur Franz Karma. La rencontre entre ces médecins ne ressemble pas à ce que Jean avait imaginé. »

Relations amoureuses et interpersonnelles

  • La fille dans l’écran, Lou Lubie & Manon Desveaux
    • « Coline vit en France et rêve de devenir illustratrice. En quête d’inspiration, elle contacte Marley, une photographe installée au Québec qui a abandonné sa passion au profit d’une vie sociale qui évolue principalement autour des cercles de son amoureux, et d’un emploi dans un café. Ces deux jeunes femmes que tout oppose vont tisser, à force de courriels et de textos, un lien troublant. Écrite à quatre mains, cette bande dessinée évoque la distance et le décalage horaire, mais aussi une réflexion sur les communications à l’ère hyper moderne, de la façon dont elles rapprochent les gens éloignés les uns des autres et dont elles éloignent ceux qui sont proches. »
  • Assignée garçon : Ambiance trans de feu, Sophie Labelle
    • « Cette bande dessinée tirée du webcomic à succès Assignée garçon met en scène Stéphie, une jeune fille transgenre qui navigue à travers sa première histoire d’amour, ses querelles avec ses camarades d’école et sa relation avec son père. Heureusement, Ciel est là pour la suivre dans ses mésaventures. Le duo apprend à se découvrir et à se célébrer tout en nous offrant des réflexions sur les réalités des personnes trans et queer. Une bande dessinée jeunesse réfléchie et émouvante où les jeunes trans et non conformes dans le genre, et les autres, pourront se reconnaître. »
  • Adieu triste amour, Mirion Malle
    • « Un jour, Cléo réalise qu’elle ne connaît pas vraiment la personne avec qui elle partage sa vie. Comment continuer à aimer quelqu’un en qui on n’a plus confiance? Jeune autrice de bandes dessinées qui a quitté la France pour s’installer Montréal avec son amoureux, elle se retrouve alors perdue, et essaie de répondre à cette question: rester et essayer, ou partir et se trouver? Adieu triste amour est un livre de printemps, de soleil qui revient, un livre dans lequel, après avoir été réveillé·e par le grand froid, on se laisse aller la douceur de la nature qui renaît. »
  • Amours croisées, Laura Nsafou & Camélia Blandeau
    • « Récit de l’histoire d’amour entre Yari, une femme monogame convaincue, et Hidde, un homme polyamoureux. »
  • Les sentiments du prince Charles, Liv Strömquist
    • « Bande dessinée militante qui alterne fiction et analyse documentée et met à mal les idées reçues sur la relation amoureuse en soulignant que cette dernière n’est qu’une cage fabriquée par les hommes pour maintenir les femmes dans un état de dépendance et de soumission. Cet album est un appel à la prise de conscience et à la libération. »
  • Dans un rayon de soleil, Tillie Walden
    • « Une odyssée amoureuse dans un univers fascinantAux confins de l’espace, Mia s’engage sur un vaisseau dont l’équipage restaure des structures architecturales du passé. Alors qu’elle semble y trouver une nouvelle famille, ses souvenirs refont surface : cinq ans auparavant, elle a rencontré Grace au pensionnat et en est tombée éperdument amoureuse… »

Santé mentale

  • Jane, le renard et moi, Fanny Britt & Isabelle Arsenault
    • « Hélène est victime de harcèlement et d’intimidation à son école. Elle trouve alors refuge dans le monde de Jane Eyre, le premier roman de Charlotte Brontë… »
  • Je prends feu trop souvent, Charlotte Gosselin
    • « Ce premier roman graphique exprime l’hypersensibilité qui accompagne la maladie au quotidien. À l’aide d’images et de poésie, on suit la trajectoire d’une jeune femme aux prises avec un feu qui la consume trop souvent. Au fil des pages se dévoile une forme de beauté derrière le drame, à travers les amitiés (notamment entre les patients) et la relation que le personnage entretient avec elle-même. La psychiatrie est un monde méconnu dans lequel les patients partagent une solitude et un mal-être qui, lorsque raconté de manière sensible, peut être ressenti de tous. Un livre intime et important, magnifiquement illustré par l’autrice. »
  • C’est comme ça que je disparais, Mirion Malle
    • « La première fois où j’ai eu le goût de mourir, j’avais genre euh 12 ans ? Mais ça compte pas, ça compte pas celle-là. Entre un emploi qui lui prend tout son temps et une dépression qui la paralyse, Clara est incapable de terminer le recueil de poésie sur lequel elle travaille. Ses amies tentent de l’aider. Mais ce n’est pas toujours simple de s’ouvrir aux autres et d’expliquer ce que c’est, ce vide qui remplit tout. C’est comme ça que je disparais est le premier récit de fiction signé par Mirion Malle. »
  • Symptômes, Catherine Ocelot
    • « Dans cette quatrième bande dessinée, Catherine Ocelot s’interroge sur les empreintes laissées par les mots, sur ce qui rend malade et ce qui guérit, sur la nature profonde de chaque individu et sur la manière de tendre l’oreille à cette petite voix que l’on tait trop souvent. Comme des plantes qui s’enlacent dans une serre, les récits de Symptômes s’entrecroisent et s’imbriquent les uns dans les autres pour exposer les liens qui nous unissent, mais aussi la façon dont les relations, qu’elles soient toxiques ou saines, se répercutent sur notre corps et notre esprit. Et si des fils invisibles nous reliaient pour toujours à ceux qui ont joué un rôle dans notre vie? La finesse des dialogues et du dessin transmettent aux lectrices et aux lecteurs toutes les émotions et réflexions, tantôt drôles, tantôt poétiques, qui émaillent le livre. Symptômes, un peu à la façon d’un rêve éveillé, explore nos mouvements intérieurs, ce qui nous transforme. »
  • Vous avez détruit la beauté du monde, Christian Quesnel, Patrice Corriveau, Isabelle Perreault et André Cellard
    • « Vous avez détruit la beauté du monde sont les derniers mots prononcés par la poétesse Huguette Gaulin avant qu’elle ne s’immole sur la place publique, à Montréal, le 4 juin 1972. C’est aussi le titre de cette bande dessinée qui aborde d’une manière originale un sujet délicat : l’histoire du suicide. Cet ouvrage est inspiré par la découverte, dans le greffe de la paix du Québec, de plus de 20 000 dossiers du coroner pour lequel celui-ci avait conclu à un décès par suicide sur le territoire de la province de 1763 à 1986. Ces enquêtes, qui cherchent à déterminer les causes et circonstances des décès, contiennent des descriptions, des témoignages et, à partir du 20e siècle, des photographies de scènes de suicide. Ces traces permettent, entre autres, de reconstituer la dernière image, l’ultime impression, parfois soigneusement élaborée, que le suicidé a cherché à laisser au monde des vivants. »
  • Le meilleur a été découvert loin d’ici, Mélodie Vachon Boucher
    • « Afin de se plonger dans l’écriture de son livre, Mélodie se retire quelques jours dans une abbaye loin de toutes distractions urbaines. Dans cet écrin de silence, elle ouvre les portes de son propre cimetière pour marcher entre les histoires de son avant. Elle y caresse quelques souvenirs et regarde de loin certains autres. Ce retrait du monde la poussera à sonder ses sentiments, ses envies. À apprivoiser ses peurs, à revenir sur certaines blessures et à apprendre à faire le deuil de certains pans de sa vie qu’elle croyait réglés. Le meilleur a été découvert loin d’ici est une oeuvre touchante qui confirme le talent et la voix unique de Mélodie Vachon Boucher. « 

Études | Répertoire des chercheur·euses francophones en études féministes [Belgique]

  • Université Catholique de Louvain
    • Faculté de philosophie, arts et lettres
      • Audrey Lasserre | Rapports entre littérature, genre et féminisme aux XXe et XXIe siècles
      • Silvia Mostaccio | Histoire culturelle, religion et sphère publique ; catholicisme au temps modernes ; genre et religion ; ordres religieux ; jésuites ; carmélites ; genre et guerre ; armée des Flandres ; historiographie
    • Faculté de psychologie et des sciences de l’éducation
      • Annalisa Casini | Liens entre genre, travail et bien-être de travailleur·euses ; métiers du care ; enjeux identitaires chez les personnes trans ; renforcement des systèmes de santé dans les pays du Sud
    • Faculté des sciences économiques, sociales, politiques et de communication
      • Florence Degavre | Économie ; entrepreneuriat social ; politique sociale ; analyse des politiques publiques ; inégalité ; études de genre ; théorie féministe ; féminisme contemporain ; analyse qualitative
      • Sarah Sepulchre | Sociologie des médias ; cultures médiatiques et populaires ; séries télévisées ; analyse des médias ; représentations
      • Isabel Yépez Del Castillo | Migration internationale et développement ; migrations latino-américaines ; maternité et familles transnationales
  • Université Libre de Bruxelles
    • Architecture
    • Droit et Criminologie
      • Emmanuelle Bribosia | Protection internationale et européenne des droits et libertés ; droit de l’égalité et de la non-discrimination ; interdisciplinarité
      • Nicole Gallus | Droit de la famille (mariage, divorce, filiation, adoption) ; droit patrimonial de la famille (régimes matrimoniaux, successions, donations) ; droit international privé ; droit de l’enfant
      • Anne Lagerwall | Règles du droit de la paix et de la sécurité internationales ; droit international des droits humains ; problématiques spécifiques aux femmes (avortement, prostitution, violence domestique)
      • Isabelle Rorive | Droits humains ; égalité et non-discrimination ; droit comparé ; droit européen ; théorie du droit
    • Histoire de l’art et archéologie
      • Isabelle Algrain | Étude de l’origine, de la production et des usages de l’alabastre attique ; étude des soins du corps dans le monde grec aux époques archaïque et classique ; fouille et étude du matériel archaïque et classique de l’ancienne cité d’Itanos (Crète orientale)
    • Lettres, Traduction et Communication
      • Muriel Andrin | Représentation des femmes dans le cinéma ; réalisatrices (Germaine Dulac, Jane Campion, Marion Hansel, Chantal Akerman) ; variations syncrétiques entre cinéma et art contemporain
      • Laurence Brogniez | Intermédialité ; histoire culturelle de Bruxelles ; géographie littéraire et ateliers d’artistes
      • Stéphanie Loriaux | Autrices (post)coloniales néerlandaises ; problématique identitaire des personnages féminins dans les romans flamands et néerlandais contemporains
    • Philosophie et Sciences sociales
      • David Berliner | Mémoire et transmission culturelle ; anthropologie et patrimoine culturel ; anthropologie du genre et des sexualités ; épistémologie et méthodes de recherche ; anthropologie de la religion ; histoire de l’anthropologie
      • Véronique Clette-Gakuba | Colonialité et postcolonalité dans l’art et la culture ; processus de fabrication d’un monde noir
      • Sandrine Detandt | Addictions ; pratiques de chemsex dans le milieu gay ; santé sexuelle des personnes LGBTQI+
      • Amandine Lauro | Histoire du pouvoir colonial ; histoire du genre et des sexualités ; historie des violences sexuelles ; Afrique de l’Ouest ; Congo belge
      • Firouzeh Nahavandi | Monde arabe et question de genre ; Iran, Afghanistan, Pakistan et questions socio-politiques
      • Nouria Ouali | Analyse intersectionnelle ; processus de précarisation, de déclassement et d’exclusion des groupes minoritaires sur le marché du travail ; racisme discrimination dans le monde du travail ; processus de résistances et de subjectivation des femmes racisées en Belgique
      • David Paternotte | Mouvements sociaux ; politiques publiques ; politique transnationale ; citoyenneté ; genre(s) et sexualité(s)
      • Valérie Piette | Histoire des femmes, du féminisme, du genre et des sexualités
      • Cécile Vanderpelen-Diagre | Histoire culturelle du catholicisme (XIXe-XXe siècles) ; histoire de Belgique ; histoire culturelle ; histoire du corps, de la sexualité et du genre ; histoire des institutions culturelles
    • Psychologie, Sciences de l’Education et Logopédie
      • Sara Aguirre | Études sur le genre ; études trans ; psychologie sociale ; psychologie sociale critique ; psychologie du travail et des organisations ; inégalités sociales ; égalité et non-discrimination ; intersectionnalité ; analyse de discours
      • Salvatore D’Amore | Validation de la Version Conjointe du Test du Dessin des Contextes Alimentaires ; pertes ambiguës et dynamiques relationnelles dans la monoparentalité et la recomposition familiale ; transition à la parentalité des nouvelles familles ; attitudes vis à vis des parents et des familles appartenant aux minorités sexuelles
      • Olivier Klein | Influences sociales sur la mémoire ; mémoire collective ; objectivation et déshumanisation ; crédulité, esprit critique et théories du complot ; hésitation face aux vaccins ; stéréotypes et préjugés ; psychologie sociale de la nourriture et de l’alimentation ; statistiques et méthodes
      • Laurent Licata | Liens entre mémoires collectives, identités sociales, et relations entre groupes ; relations interculturelles ; réactions des femmes face au sexisme
  • Université de Liège
    • Ecole de Gestion de l’Université de Liège
      • Annie Cornet | Gestion des ressources humaines ; sociologie de l’entreprise
    • Faculté de Droit, de Science politique et de Criminologie
      • Catherine Fallon | Groupes de pression ; politique scientifique ; sciences administratives ; sciences politiques auxiliaires
      • Quentin Michel | Gouvernance et politiques européennes ; non-prolifération des armes de destruction massive ; contrôle stratégique du commerce (armes conventionnelles, torture, biens culturels)
    • Faculté de Philosophie et lettres
      • Jessica Borotto | Courants féministes ; langage performatif ; théories queer ; critique des normes de genre
      • Caroline Glorie | L’espace public littérarisé ; continuum de la violence contre les femmes ; Habermas ; revues féministes
      • Oriane Petteni | Post-kantisme ; post-structuralisme ; réalisme spéculatif ; cybernétique, intelligence artificielle et neurosciences
    • Faculté de Psychologie, Logopédie et Sciences de l’Education
      • Ariane Baye | Analyse des comparaisons internationales , pilotage des systèmes éducatifs ; evidence-based education ; dispositifs éducatifs
      • Florence Caeymaew | Bioéthique ; biopolitique ; philosophie moderne et contemporaine ; philosophie politique ; sciences du vivant ; médecine ; génétique ; santé ; sciences/techniques/société ; recherche scientifique
      • Grégory Cormann | Philosophie , phénoménologie ; philosophie sociale ; sciences humaines
    • Faculté des sciences sociales
      • Claire Gavray | Développement psychosocial dans ses connections avec les conditions d’existence et d’insertion socio-économique et professionnelle ; développement psychosocial et comportemental des adolescents et des jeunes adultes ; délinquance juvénile ; comparaisons sexuées et approche de genre
      • Elodie Razy | Anthropologie culturelle et sociale ; ethnographie ; ethnologie ; perspectives ethnographiques sur les enfants
      • Véronique Servais | Anthropologie de la communication ; interactions et communication entre humains et animaux
  • Université de Namur
    • Département des sciences économiques
      • Guilhem Cassan | Économie du développement ; économie politique ; histoire économique
      • Catherine Guirkinger | Économie du développement ; économie de la famille ; microéconométrie
    • Faculté de droit
      • Nathalie Grandjean | Études de genre ; théories et philosophies féministes ; post-structuralisme ; philosophie des sciences et des technologies ; épistémologie ; éthique du numérique ; éthique appliquée
      • Marc Nihoul | Droit public ; droit constitutionnel ; libertés publiques et administratif ; sécurité urbaine
      • Stéphanie Wattier | Droit constitutionnel ; droits fondamentaux et libertés publiques ; droit et religions ; droit et genre
  • Université de Mons
    • Service d’études françaises et francophones
      • Catherine Gravet | Littérature ; lettres belges ; études de genre ; didactique ; histoire littéraire
    • Service de la Cellule de pédagogie Facultaire de l’Ecole des Sciences Humaines et Sociales
      • Claire Martinus | Sociologie de la ville ; sociologie de la famille et anthropologie de la parenté ; anthropologie du développement ; méthodes de recherches en sciences sociales
  • Université Saint Louis
    • Centre de recherches en histoire du droit, des institutions et de la société
      • Sarah Barthélemy | Histoire des femmes et du genre ; histoire des institutions religieuses ; histoire connectée ; catholicisme (XVIIIe-XXe) ; sainteté
    • Centre Prospéro : langage, image et connaissance
      • Matthieu Sergier | Analyse du discours ; littérature néerlandaise des XXe et XXIe siècles ; figurations de l’écrivain ; modernisme, postmodernisme et postmodernisme tardif ; littérature expérimentale ; journal d’écrivain ; littérature hétérolingue
    • Observatoire du sida et des sexualités
      • Charlotte Pezeril | Anthropologie ; processus de stigmatisation et de discrimination des personnes vivant avec le VIH en Belgique ; intersectionnalité ; état de santé, rapports de genre, de sexualité et rapports postcoloniaux
    • Sciences juridiques
      • Diane Bernard | Fondements et transformations du droit contemporain ; approches féministes du droit
    • Sciences politiques
      • Sophie Jacquot | Sociologie de l’action publique ; études européennes ; études de genre ; politiques de lutte contre les discriminations ; politiques sociales ; européanisation des politiques publiques
    • Sociologie
      • Véronique Degraef | Évaluation des politiques publiques dans le domaine de l’enseignement et de l’action sociale ; transformations des métiers de l’enseignement et du soin
      • Malika Hamidi | Féminisme musulman en Europe ; contexte postcolonial ; genre et Islam ; monde digital
      • Benedikte Zitouni | Transformations territoriales et rapports de pouvoir ; anthropologie de l’environnement ; éco-féminisme ; savoirs situés ; usage des archives

Études | Répertoire des chercheur·euses francophones en études féministes [Suisse]

  • Université de Genève
    • Anthropologie
      • Iulia Hasdeu | Articulation entre le genre et l’ethnicité notamment dans les groupes rom/tsiganes (en Roumanie, Bulgarie, Belgique, Suisse), les normes régnant sur les sexualités dans une perspective comparative
      • Sabine Kradolfer | Femmes et carrières académiques ; égalité des chances entre femmes et hommes ; peuples autochtones d’Amérique latine ; identité et ethnicité
      • Fenneke Reysoo | Genre et développement ; santé et droits sexuels et reproductif ; agriculture et développement rural ; masculinités ; Afrique du Nord ; Afrique sub-saharienne ; Asie sud-est
      • Christine Verschuur | Mouvements populaires urbains ; genre et migrations ; expertise genre
    • Démographie et socioéconomie 
      • Alis Bambara | Questions de violences familiales (violences faites aux enfants) au Burkina Faso dans une perspective de genre
    • Droit
      • Karine Lempen | Loi sur l’égalité entre femmes et hommes ; discriminations sur la base du sexe dans la vie professionnelle ; mesures positives ; Convention des Nations Unies (CEDEF)
    • Études de genre 
      • Camille Bajeux | Histoire sociale de la médecine (XIXe-XXe siècles) ; histoire des femmes et du genre ; histoire des masculinités et de la virilité ; histoire et sociologie du corps ; corps et santé ; corps et techniques
    • Géographie
      • Juliet Fall | Géographies politiques et féministes ; approches sociales de la nature
    • Histoire
      • Delphine Gardey | Histoire des femmes et du genre ; genre et science ; genre et technologie ; genre et biomédecine ; genre et théorie féministe ; critique féministe de la science ; connaissance située et épistémologies féministes ; cyberféminisme ; genre et informatique ; genre et information
      • Sandrine Kott | Histoire des politiques sociales dans une perspective internationale ; histoire de la guerre froide
      • Stéphanie Lachat | Travail, emploi, entreprise, famille, genre : approche socio-historique, industrie, horlogerie
      • Dolores Martin Moruno | Histoire de la médecine ; histoire des pratiques soignantes ; histoire de l’humanitaire ; histoire des émotions ; études de genre
      • Anne-Françoise Praz | Démographie historique ; histoire des femmes et du genre ; histoire de la famille, de l’enfance et de la jeunesse ; histoire des politiques de l’éducation et des politiques de population
      • Francesca Prescendi | Sciences et histoires des religions ; genre ; anthropologie ; philologie
      • Miriam Ronca | Histoire de la médecine ; reproduction, genre, technologie
      • Céline Schoeni | Histoire du travail ; histoire des féminismes ; histoire des organisations internationales
      • Daniela Solfaroli Camillocci | Histoire moderne ; histoire de la culture et des pratiques religieuses en Europe ; histoire des femmes et du genre ; écriture de soi ; mémoire familiale ; construction des identités religieuses
      • Gian Marco Vidor | Histoire des XIXe et XXe siècles ; histoire de la médecine ; histoire des émotions ; droit pénal et émotions ; crimes passionnels ; histoire de l’anthropologie et de la sociologie criminelles ; histoire de la mort, de la mort et du chagrin ; histoire du corps ; histoire urbaine ; histoire sociale ; histoire des concepts ; histoire de l’Italie et de l’Europe
    • Lettres
      • Rose Delestre | Littérature française médiévale ; care et disability studies (représentations du handicap, des vulnérabilités et de leur incidence sur la construction des sexes, des rapports de soin) ; sociopoétiques ; éthiques narratives et thérapeutique littéraire
      • Yasmina Foehr-Janssens | Littérature française médiévale ; littérature et genre
      • Elizabeth Erzsi Kukorelly Leverington | Genre, masculinité, queer-studies, livre et lecture en Angleterre, au 18e siècle
      • Agnès Vannouvong | Théories du genre ; l’œuvre de Jean Genet ; esthétique ; art visuel ; théâtre et représentation ; littérature du XXe et XXIe siècle
    • Philosophie
      • Cynthia Kraus | Études de genre, corps et sexualités ; études sociales des sciences, des techniques et de la médecine
    • Sciences de l’éducation
      • Isabelle Collet | Genre et éducation. Le genre dans les études scientifique et techniques. La mise en oeuvre de la mixité dans le quotidien de la classe
      • Caroline Dayer | Genre et éducation-formation ; épistémologie et méthodologie ; mécanismes de discrimination
    • Science politique
      • Isabelle Giraud | Genre, citoyenneté et féminisme ; sociologie des mouvements et réseaux féministes transnationaux Claire Hancock | Géographie | Justice, altérité, minorités, genre, espace
      • Barbara Lucas | Politique sociale comparée ; politique du care (prise en charge de la dépendance) ; genre et citoyenneté
      • Lorena Parini | Sexualité ; discriminations, marginalisation, ségrégation ; travail, carrière, professions ; épistémologie, théorie, méthodologie ; migrations, asile
      • Elisabeth Prügl | Organisations internationales ; sécurité ; travail
      • Lea Sgier | Femmes en politique ; méthodes qualitatives ; politique alzheimer/vieillesse
    • Socio-anthropologie
      • Julie Castro | Vulnérabilités, action publique & politiques de santé, genre, sexualités & transactions intimes, prostitution & travail du sexe, santé mondiale, Covid-19, lutte contre le sida, secteurs essentiels
    • Sociologie
      • Marie Anderfuhren | Domesticité, délégation parentale, mixité et formation d’adultes, genre et migration
      • Laurence Bachmann | Transformation du genre, appropriation ordinaire de la critique féministe, la famille, le care, les émotions, le masculin et le rapport à l’argent
      • Aurélie Chrestian | Genre, sexualité, théorie féministe, queer
      • Julien Debonneville | Genre, migrations, mobilités ; domesticités globalisés ; ethnographie ; sociologie de l’art ; politiques sociales
      • Agnes Foldhazi | Genre, santé sexuelle, violences, travail du sexe
      • Solène Gouilhers | Sociologie de la santé et de la médecine ; sociologie de la grossesse et de l’accouchement ; sociologie du risque ; sociologie du travail et des professions ; genre
      • Sélima Kebaïli | Études de genres ; études postcoloniales et décoloniales ; violence et souffrance sociale ; droits humains ; justice transitionnelle ; interventions féministes internationales ; Islam et politiques anti-voile en Europe et dans la région MENA (Moyen-Orient et Afrique du Nord)
      • Faten Khazaei | Sociologie du genre, de la violence et de la migration ; racialisation des problèmes sociaux ; réponses institutionnelles différenciées aux violences conjugales envers les femmes et les enfants dans une approche intersectionnelle
      • Marylène Lieber | Violence liée au genre ; espace public ; genre et migration ; politiques publiques ; sociologies des problèmes publics ; Chine ; migration chinoise
      • Sophie Rodari | Travail social, politique sociale et genre
      • Magdalena Rosende | Genre, travail, emploi, professions, carrières ; sociologie ; Suisse
      • Marilène Vuille | Médecine et santé ; sexualité ; naissance ; douleur ; genre et socialisation ; travail et professions sociosanitaires
  • Université de Lausanne
    • Anthropologie sociale
    • Science politique
      • Martina Avanza | Militantisme ; mouvements anti-avortement ; mouvements conservateurs et de droite ; sociologie politique ; vie politique italienne, ligue du nord
    • Sociologie
      • Charlène Calderaro | Intersectionnalité ; politique ; violence et harcèlement
      • Sébastien Chauvin | Migrations internationales ; genre ; sexualité ; sociologie du travail ; sociologie des élites
      • Claire Cosquet | Racialisation des classes dominantes ; migrations entre la France, la Suisse et les Émirats arabes unis
      • Eléonore Lépinard | Intersectionnalité ; mouvements féministes ; quotas de genre ; théorie féministe
      • Véronique Mottier | Analyse de discours ; eugénisme ; sexualité et race ; théories et méthodes sociologiques
      • Marta Roca i Escoda | Homoparentalité ; famille et filiation ; sexualité ; sociologie du droit et de l’action publique
  • Université de Neuchâtel
    • Anthropologie sociale
      • Nolwenn Bühler | Anthropologie de la biomédecine et de la santé ; relations science/société ; technologies de reproduction ; genre et parenté ; interactions corps/environnement
      • Janine Dahinden | Études transnationales ; études réflexives des migrations ; mobilité ; transnationalisation et création de frontières ; inégalités liées à l’origine ethnique, à la race, à la classe sociale, à la religion et au sexe
    • Histoire
      • Sarah Kiani | Mouvements sociaux ; mouvement des femmes ; histoire et sociologie du genre ; histoire de la RDA ; histoire des homosexualités ; État et mobilisations ; cinéma/art féministe ; anthropologie visuelle
    • Science politique
      • Stefan Manser-Egli | Philosophie politique ; études de genre ; libéralisme de frontière, libéralisme répressif, libéralisme anti-libéral
      • Mathis Schnell | Droit et politique de l’asile ; orientation sexuelle et identité de genre ; analyse de texte ; statistiques

La résistance au quotidien


Étudier les mobilisations collectives ne peut se faire sans interroger les pratiques de résistance. Comme le résument très bien Xavier Dunezat et Elsa Galerand, la résistance est « l’autre terme de la domination, la pratique des groupes dominés – face aux groupes dominants – qui participe directement de la dynamique des rapports sociaux » (2014, 131). Car, en termes foucaldiens, « chaque offensive d’un côté sert de point d’appui à une contre-offensive de l’autre côté » (Foucault 1977, 206). Qu’est-ce à dire ? Eh bien, les rapports sociaux sont faits de stratégies, d’actions et de positionnements au sein d’une lutte.

Ce faisant, la résistance peut prendre plusieurs formes, à différentes échelles, puisant dans différents répertoires d’actions, en fonction des acteur•ices et du contexte dans lequel elle se déploie. De fait, l’étudier requiert des grilles d’analyse adaptées, selon le champ d’études qui nous intéresse, et la prise en compte de ses conséquences et impacts (notamment la sanction et ses modalités).

Le travail de James C. Scott est incontournable dans ce domaine. Dans son ouvrage La domination et les arts de la résistance, l’auteur développe le concept d’infrapolitique, soit « une grande variété de formes discrètes de résistance qui n’osent pas dire leur nom » (2019, 61). Autrement dit, il existe un type de lutte se déroulant à l’arrière-scène du jeu politique traditionnel, dépendant, selon Scott, de la surveillance par le groupe dominant, de la menace de répression, ainsi que du niveau d’indignation et de besoins du groupe dominé. Celui-ci s’organise donc pour créer des espaces alternatifs sécuritaires où la parole dissidente peut advenir, mais également où les réactions les plus émotionnelles peuvent avoir lieu, permettant de mieux se contrôler en public, pour s’approprier et manipuler les codes de la domination.

Plus récemment, Laurence BhererPascale Dufour et Françoise Montambeault ont approfondi le concept de participation informelle (2023). Les autrices définissent quatre paramètres : d’abord, il s’agit d’actions banales, à petite échelle, ensuite, il est question d’actions continues, qui se répètent jour après jour, qui plus est, la participation informelle s’ancre dans un pragmatisme important et est peu coordonnée (2023, 11). On pourrait par exemple penser au véganisme comme pratique individuelle de résistance, au verdissement des ruelles par les citoyen·nes ou au jardinage urbain, à la récupération des invendus dans les poubelles des magasins, etc. Autant de comportements disruptifs, pensés ou non comme tels, permettant de répondre à un enjeu politique précis.