Recommandations | Les livres à (s’)offrir – édition des fêtes 2024

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Les fictions

  • Tout brûler, Lucile de Pesloüan – 21,95$/15€
    • « Stella, quarante ans, retrace les abus subis dans sa famille. Trente ans après les faits, elle porte plainte, dénonce inceste et omerta, agresseurs et complices. Sa vie bascule. Aux yeux de tous, elle devient la personne par qui le mal est arrivé. »
  • La danse des flamants roses, Yara El-Ghadban – 29,95$/22€
    • « Palestine. La mer Morte s’est évaporée. La maladie du sel dévore la région et menace l’humanité. Pourtant, là où étaient relégués des milliers d’habitants, survivent paysans, colons, soldats, prisonniers et ouvriers. Ensemble, ils rebâtissent une communauté. Des colonies de flamants roses s’installent. Une utopie naît. »
  • Le Don, Kristina Gauthier-Landry – 27,95$/20€
    • « Dans une adresse à celle qui lui a tout donné, Kristina Gauthier-Landry offre un récit indocile et lumineux. Tissant des liens entre des générations de femmes discrètes, elle tente un cri à fendre les eaux, prête à tout remuer pour vivre sa vie et laisser la preuve qu’elle existe. »
  • Les sentiers de neige, Kev Lambert – 31,95$/21,90€
    • « C’est le premier Noël depuis la séparation. Les parents de Zoey se sont fait un calendrier du temps des fêtes pour la garde partagée. Sa mère souffre que son garçon passe le 24 décembre loin d’elle. Zoey sera avec son père au Lac-Saint-Jean, elle l’aura après. Au milieu des flocons scintillants et des grands froids, de Noël au jour de l’An, dans une famille ou dans une autre, Zoey va surtout explorer les sentiers hallucinés de l’enfance avec sa cousine préférée, Émie-Anne, la plus courageuse personne de son âge qu’il connaît. »
  • Récitatif, Toni Morrison, Zadie Smith et Christine Laferrière – 24,95$/14€
    • « Roberta et Twyla, 8 ans, font connaissance à l’orphelinat Saint Bonaventure de Newburgh, à New York. Inséparables durant quatre mois, elles empruntent toutefois des chemins différents. Plusieurs années plus tard, elles se croisent à trois reprises sans le vouloir. Elles se remémorent un événement tragique survenu au cours de leur enfance à l’orphelinat. »

La poésie

  • Post-espoir, Lula Carballo – 20,95$/ND€
    • « nous ne sommes plus la même personne après avoir subi l’expérience de la violence. derrière la façade aveuglante et effritée de l’espoir, le corps survit aux dynamiques intimes, aux abus et aux structures inépuisables du pouvoir. fragment par fragment, morceau par morceau, comme on arrache les murs d’une maison, l’écriture de lula carballo, se désagrège au fil du recueil en autant de décombres. »
  • La terre nous est étroite, Mahmoud Darwich et Elias Sanbar – 25,95$/14,20€
    • « Auteur d’une quinzaine de recueils de poèmes, Mahmoud Darwich compose pour ce volume sa première anthologie, avec de nombreux textes inédits. Voix de la Palestine, il est celui qui a forgé les chants de l’exil, chanté le temps suspendu et dessiné les rêves, ainsi que les regrets d’une identité irréductible. Préface et choix de l’auteur. »
  • Le ventre des roches, Claire Moeder – 26,95$/ND€
    • « Voyage introspectif et sensoriel, le ventre des roches trace le chemin entre tempête et survivance, là où la nature sauvage et le temps se mêlent à la présence humaine. Poèmes et photographies s’entrelacent dans ce recueil pour raconter l’histoire d’une lignée de femmes campée sur les berges gaspésiennes, au creux des forêts primitives de l’Ouest et sur les montagnes : la mère décédée, la narratrice orpheline et son enfant. »
  • Scénarios catastrophes, Alexie Morin – 23,95$/ND€
    • « J’ai quitté Windsor et la maison familiale en 2003. J’avais dix-neuf ans. J’ai emménagé à Montréal, dans un vieux cinq et demie du quartier Centre-Sud, où j’ai fumé trop de drogue et écrit par milliers des pages d’un roman qui n’aboutirait jamais. Bientôt, plus rien n’a eu de sens. Ni mes études, ni mon travail, ni le fait d’être une personne. Immobile, engourdie, j’attendais de savoir comment agir, que croire, quoi devenir. J’ignorais combien de jours de ma vie je passerais seule, dans cet appartement puis d’autres, à chercher des phrases, à compter les minutes perdues, à anticiper des désastres dans l’espoir qu’ils ne se réalisent pas. »
  • Plonger dans l’épave, Adrienne Rich et Chantal Ringuet – 22,95$/ND€
    • « Pour la première fois traduit en français dans son intégralité, Plonger dans l’épave, lauréat du National Book Award en 1974, est une odyssée radicalement féministe qui explore, avec un souffle incomparable, les mythes et les tréfonds de la société – ce qui a été oublié, muselé ou encore, inexploré. Véritable icône de la poésie américaine, Adrienne Rich propose ici des poèmes d’une grande force symboliste qui puisent à même son engagement pour les droits des femmes et pour la diversité sexuelle. »

Les essais

  • Sexualités et dissidences queers, Chacha Enriquez (dir.) – 32,95$/25€
    • « À la jonction des savoirs universitaires et militants, ce livre entend démystifier l’emprise qu’exercent les normes sur nos sexualités. L’ordre sexuel comporte un ensemble de règles souvent tacites régulant les dimensions les plus intimes de nos vies. Qu’a-t-il comme effet sur certain·es membres de la société? Cet ouvrage collectif réunit des personnes qui réfléchissent à la libération des pratiques sexuelles et amoureuses à partir de la sociologie, de la sexologie, du travail social ou d’une perspective de terrain. Il permet une rare prise de parole commune de dissident·es sexuel·les autour des bisexualités, du plaisir, de la culture du consentement, du sexting, du travail du sexe, etc. »
  • Personne ne s’excusera, Aurélie Lanctôt – 15,95$/10,99€
    • « Au Québec, le raz-de-marée #MoiAussi a durablement transformé les attitudes face aux violences sexuelles et provoqué de nombreuses réformes. Tous ces changements étaient souhaitables et nécessaires. Mais en plaçant le système pénal au cœur de notre réponse aux besoins des survivant·e·s, nous avons précipité le mouvement dans une impasse: le recours à la violence, administrée cette fois par l’appareil pénal de l’État, a éclipsé les autres voies de réparation possibles. »
  • Libérer la paresse, Geneviève Morand et Natalie-Ann Roy – 27,95$/21€
    • « Après avoir disséqué la colère et la luxure, Geneviève Morand et Natalie-Ann Roy poursuivent leur relecture impénitente et tendancieusement féministe des péchés capitaux. Dans cette œuvre chorale, quelque part entre deux burnouts, les auteurices rassemblé·es dénoncent tout ce qui les épuise et se demandent qui, en ce bas monde, a vraiment droit au repos. Entre le travail toxique et l’obsession de la beauté, entre la charge mentale, le sexisme, la pauvreté, le capitalisme sauvage, la violence conjugale et la planète qui brûle, il faudrait, en plus, prendre le temps de méditer? Non. Nous exigeons le droit de ne pas réaliser notre plein potentiel. Et de rester couché·es. »
  • Parler sexe, Maude Painchaud-Major – 20$/14€
    • « Construire sa sexualité sans se soucier des normes, avoir et donner du plaisir sans tabous, développer une intimité sexuelle loin des obligations de performance… Cet essai est une invitation à définir, ensemble, une éthique sexuelle pour parler sexe, simplement et en toute liberté. »
  • Féministes des champs, Constance Rimlinger – 45,95$/23€
    • « Fruit d’une enquête de plusieurs années, une étude sur les communautés en marge de la société dominante. Mêlant analyse sociologique et portraits, l’auteure montre comment des personnes queers, des lesbiennes et des féministes vivent ensemble à la campagne et tentent de se reconnecter à la nature, loin des normes de genre et de sexualité. »

Les livres d’histoire

  • L’antifascisme : Son passé, son présent et son avenir, Mark Bray et Sébastien Fontenelle – 16,95$/11€
    • « Dans cette captivante enquête, Mark Bray donne un aperçu unique de l’intérieur de ce mouvement et écrit une histoire transnationale de l’antifascisme depuis la Seconde Guerre mondiale. Rédigé à partir d’entretiens menés avec des antifascistes du monde entier, L’antifascisme dresse la liste des tactiques adoptées par le mouvement et en analyse la philosophie. Il en résulte un éclairant portrait de cette résistance méconnue, souvent mythifiée, qui lutte sans relâche contre le péril brun. »
  • Mobilisées! Une histoire féministe des mobilisations populaires, Fanny Gallot – 41,95$/22,50€
    • « Une étude du rôle joué par les femmes dans les luttes sociales depuis 1945 et de la façon dont leurs revendications ont fait évoluer les choses au sein même des mouvements sociaux. »
  • Les femmes et la musique au Moyen Age, Anne Ibos-Augé – 45,95$/24€
    • « Portrait de femmes qui ont marqué l’art musical au Moyen Age, que ce soit comme musiciennes religieuses ou profanes, compositrices ou ménestrelles : Hildegarde de Bingen, Azalaïs de Porcairages, la comtesse de Die, Maroie de Diergnau, Aliénor d’Aquitaine, entre autres. Issues de toutes les strates de la société, elles sont étudiées dans l’intimité de leur vie quotidienne. »
  • Les soeurs Nardal, Léa Mormin-chauvac – 39,95$/21€
    • « Femmes de lettres, musiciennes et intellectuelles, Alice, Andrée, Lucy, Cécile, Emilie, Paulette et Jane Nardal fréquentent les milieux artistiques et intellectuels parisiens dans les années 1930. Elles militent également pour le droit de vote des femmes et les droits civiques. Retour sur les trajectoires hors normes de ces sept soeurs originaires de la Martinique. »
  • Je m’appelle révolution, Lucy Parsons – 26,95$/20€
    • « Cette anthologie, la plus complète à ce jour, rassemble une quarantaine des textes de Lucy Parsons, discours et conférences, qui abordent les sujets qui ont marqué son combat: la destruction du capitalisme et la violence révolutionnaire, la liberté d’expression, l’égalité entre les hommes et les femmes, le racisme et le travail des enfants. Aux côtés de Louise Michel, à qui elle rend d’ailleurs hommage, de Voltairine de Cleyre et d’Emma Goldman, Lucy Parsons est un exemple flamboyant de cette lignée de femmes qui ont dédié leur existence à la cause anarchiste ainsi qu’à la défense de la classe ouvrière et des plus vulnérables. »

Les bandes dessinées

  • California dreamin’, Pénélope Bagieu – 22,95$/12€
    • « Ellen Cohen, née dans une famille juive de Baltimore en 1941, rêve de devenir chanteuse. Elle a une voix exceptionnelle mais cache une faille car elle est boulimique et grosse, trop pour espérer devenir une star. À 19 ans, elle devient Cass Elliot et tente sa chance à New York où elle tombe amoureuse de Denny, le chanteur des Journeymen. Elle intègre le groupe The mamas and the papas. »
  • La belle de mai, Élodie Durand et Mathilde Ramadier – 42,95$/22€
    • « A Marseille, en 1887, plus d’un millier de femmes travaillent à la manufacture de tabacs de la rue Bleue. Malgré la modernisation, les conditions de travail sont terribles pour les immigrées italiennes. Après une énième sanction injustifiée contre l’une d’entre elles, trois cigarettières, Sespo, Teresa et Rosa, organisent une grève sur le tas et alertent la presse ainsi que l’opinion publique. »
  • Je pense que j’en aurai pas, Catherine Gauthier – 29,95$/22€
    • « Sous la forme d’une autofiction, à la fois roman graphique et journal intime, l’autrice aborde l’absence de maternité : un sujet épineux, empreint d’émotivité, qu’elle traite avec prudence, respect et sensibilité. Une introspection illustrée qui laisse place à l’interprétation et au questionnement. Chaque chapitre est entrecoupé de témoignages d’autres femmes qui expliquent pourquoi elles n’ont pas eu d’enfant. »
  • Seek You : Un voyage dans la solitude contemporaine, Kristen Radtke – 32,95$/29,90€
    • « Dans le roman graphique documentaire Seek You, Kristen Radtke explore ce que signifie « être seul » à notre époque. En quoi est-ce différent de « se sentir seul »? Quelles façons de nouer des liens les humains ont-ils trouvées à travers l’histoire? En quoi notre quête ou notre refus du lien nous renseignent-ils sur notre nature profonde? »
  • Femme, vie, liberté, Marjane Satrapi (dir.) – 44,95$/32€
    • « Avoir vingt ans en Iran et mourir pour le droit des femmes. Le 16 septembre 2022, en Iran, Mahsa Amini succombe aux coups de la police des mœurs parce qu’elle n’avait pas « bien » porté son voile. Son décès soulève une vague de protestations dans l’ensemble du pays, qui se transforme en un mouvement féministe sans précédent. Marjane Satrapi a réuni trois spécialistes : Farid Vahid, politologue, Jean-Pierre Perrin, grand reporter, Abbas Milani, historien, et dix-sept des plus grands talents de la bande dessinée pour raconter cet événement majeur pour l’Iran, et pour nous toutes et nous tous. »

Les petits budgets

  • Les sorcières dans la littérature – 5,75$/3€
    • « Quatorze portraits de sorcières issus de la littérature classique et contemporaine, de W. Shakespeare à M. Condé en passant par G. Sand. »
  • Autolouange et autres poèmes, Anne Brontë, Emily Brontë et Charlotte Brontë – 3,95$/2€
    • « Sélection de vingt poèmes issus du recueil paru en 1846 sous les pseudonymes de Currer, Ellis et Acton Bell et publié à compte d’auteur. Dans ces textes, s’expriment notamment les préoccupations religieuses des soeurs Brontë, mais aussi la question de la liberté des femmes. D’autres poèmes évoquent l’imagination, la nature ou encore divers sentiments. »
  • Pour un herbier, Colette – 5,75$/3€
    • « En 1947, l’éditeur suisse Mermod propose à Colette de lui envoyer des fleurs deux fois par semaine, pendant un an ou deux. En contrepartie, Colette fait le portrait de l’une ou l’autre de ces fleurs. Le recueil comporte 22 textes évoquant l’anémone, l’hellébore, le muguet, les jeannettes ou encore le pavot. »
  • Les songes et les sorts, Marguerite Yourcenar – 5,75$/3€
    • « Paru initialement en 1938, cet ouvrage, resté inachevé dans la forme augmentée souhaitée par son auteure, déploie en 22 récits oniriques la carte d’une poétique du songe, établissant une analogie entre l’expérience du rêveur et celle du poète. »
  • Des heures à lire, Virginia Woolf – 5,75$/3€
    • « Un recueil d’essais dans lesquels Virginia Woolf évoque la lecture, la fiction moderne, les rues de Londres ou encore les professions féminines. »

Les livres jeunesse

  • [3-6 ans] Le chant de la grive, Josée Bisaillon et Martine Arpin – 22,95$/18€
    • « Il peut imiter le chant de la grive à la perfection, préparer la meilleure salade de chou du monde entier, même réciter le nom de toutes les constellations, mais devant les insultes du grand Jules, son ciel étoilé et chantant se couvre de grisaille. Puis, tout change au moment où les camarades, telle une volée d’oies sauvages, s’élèvent contre l’intimidateur. »
  • [Dès 6 ans] Mes émotions ! Isabelle Filliozat, Éric Veillé et Virginie Limousin – 14,95$/8,90€
    • « Un cahier d’activités pour reconnaître et vivre avec ses émotions, la colère, la joie, la peur ou la honte. »
  • [10-14 ans] La fabuleuse expédition d’Astrale, Lily-Belle de Chollet et Chevalier Chevalier Gambette – 19,95$/11,95€
    • « Accompagnée de son frère River, de leur oncle Enoë d’une navigatrice chevronnée et d’un jeune homme qui n’est peut-être pas celui qu’il prétend être, Astrale part à la recherche de sa mère, exilée sur la mystérieuse île aux Mille récifs. Mais celle-ci semble être reliée aux créatures fabuleuses de l’archipel du Dragon d’écume. »

Bandes dessinées féministes

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Autofictions et autobiographies

  • La méduse, Boum
    • « Odette a une méduse dans l’œil, qu’elle seule peut voir. Une méduse qui se multiplie. »
  • Occupez-vous des chats, j’pars!, Iris
    • « Iris a pas mal bourlingué, trimballant sa valise – toujours trop lourde – d’une ville à l’autre. Dans ce livre, on la suit en France, en Belgique, en Russie et au Japon. Chaque voyage procure son lot de moments loufoques, de découvertes culinaires, de rencontres inoubliables, mais aussi d’angoisse et de solitude. Parce que même si l’idée de partir à l’autre bout du monde semble souvent séduisante, tel un remède pour soulager n’importe quel chagrin, les voyages sont rarement de tout repos ! Amalgamant des fanzines composés il y a quelques années à de nouvelles pages, Iris jette un regard tantôt amusé, tantôt bienveillant, sur ses souvenirs. Occupez-vous des chats, j’pars est un recueil d’histoires au charme irrésistible. »
  • Corps vivante, Julie Delporte
    • « En 1990, Julie Delporte n’a encore jamais vu de butch, mais sa tante préférée chasse et fume le cigare. Presque vingt ans plus tard, elle publie un livre sur Tove Jansson dans lequel elle raconte avec joie que cette artiste finlandaise est la première femme à qui elle s’identifie, seulement elle était lesbienne et pas Julie. À 35 ans, après avoir surligné de toutes les couleurs son exemplaire de La pensée straight de Monique Wittig, Julie Delporte arrête de porter des robes et prend son avenir en main. »
  • Je pense que j’en aurai pas, Catherine Gauthier
    • « Sous la forme d’une autofiction, à la fois roman graphique et journal intime, l’autrice aborde l’absence de maternité : un sujet épineux, empreint d’émotivité, qu’elle traite avec prudence, respect et sensibilité. Une introspection illustrée qui laisse place à l’interprétation et au questionnement. Chaque chapitre est entrecoupé de témoignages d’autres femmes qui expliquent pourquoi elles n’ont pas eu d’enfant. Des parenthèses dans le récit, comme autant de pistes à explorer. L’autrice aborde aussi l’épuisement, ou la dépression, qui peut influencer la décision d’une femme sur le fait de vouloir devenir mère. Un autre sujet délicat quelle aborde avec doigté. »
  • Melody, Sylvie Rancourt
    • « En 1980, Sylvie Rancourt et son petit ami quittent le nord du Québec pour s’installer à Montréal. N’ayant pas reçu d’éducation ou de formation formelle, ils ont eu du mal à trouver un emploi, si bien que Sylvie Rancourt a commencé à danser dans des clubs de strip-tease. Ces expériences constituent l’ossature de la première bande dessinée autobiographique, Melody, que Sylvie Rancourt écrit, dessine et distribue à partir de 1985. » … « Dans les premiers numéro, je me suis basé sur ma vie de danseuse mais j’ai omis de dire des choses que j’avais honte. Donc aujourd’hui je fais la correction ici pour dire la vérité même si c’est gênant. »

Biographies

  • Culottées : Des femmes qui ne font que ce qu’elles veulent T.1, Pénélope Bagieu
    • « Guerrière apache ou sirène hollywoodienne, gardienne de phare ou créatrice de trolls, gynécologue ou impératrice, les Culottées ont fait voler en éclats les préjugés. Quinze portraits de femmes qui ont inventé leur destin. »
  • Culottées : Des femmes qui ne font que ce qu’elles veulent T.2, Pénélope Bagieu
    • « Rappeuse afghane ou astronaute, reine des bandits ou volcanologue, inventrice ou journaliste d’investigation, les Culottées ne renoncent jamais. Quinze nouveaux portraits de femmes qui ont bravé tous les obstacles pour mener la vie de leur choix. »
  • Céleste T.1 : Bien sûr, monsieur Proust, Chloé Cruchaudet
    • « Portrait de Céleste Albaret (1891-1984), gouvernante de Marcel Proust et parfois secrétaire à laquelle il dicte son oeuvre. Il met en lumière la particularité de leur lien et la construction d’un monument de la littérature ainsi que les multiples facettes et aspérités de l’écrivain. »
  • Leda Rafanelli : la gitane anarchiste, Luca De Santis, Sara Colaone et Francesco Satta
    • « Féministe, anarchiste, musulmane, individualiste, femme de lettres, chiromancienne, partisane de l’amour libre, athée, pacifiste, idolâtre… Leda Rafanelli n’est pas à un paradoxe près… Et s’en fiche éperdument ! Née en 1880, Leda meurt en 1971. Elle aura vécu mille vies en une. »
  • Noire : la vie méconnue de Claudette Colvin, Emilie Plateau & Tania Montaigne
    • « Neuf mois avant Rosa Parks, l’histoire de Claudette Colvin, jeune adolescente noire, qui a refusé de se lever dans le bus le 2 mars 1955. Elle était alors âgée de 15 ans. Après avoir été jetée en prison, elle décide d’attaquer la ville et de plaider non coupable. C’est le début d’un itinéraire qui la mènera de la lutte à l’oubli. »
  • Camille Claudel, Monica Foggia & Martina Marcatori
    • « Cette bande dessinée retrace le destin tragique de Camille Claudel. Elle s’installe à Paris à la fin du XIXe siècle afin de devenir sculptrice. Elle entre à l’Académie Colarossi puis à l’atelier d’Auguste Rodin. Elle devient alors sa muse et son amante. Cependant, leur relation se détériore et la jeune femme ne parvient pas à se faire une place dans le monde des arts. Elle sombre dans la folie. »

Enjeux d’appartenance raciale

  • Khiêm : Terres maternelles, Djibril Morissette-Phan & Yasmine Phan-Morissette
    • « L’histoire familiale d’une jeune métissée québécoise lève le voile sur la nature mouvante et complexe de l’identité à travers trois vies de femmes, trois récits bouleversants : jeunesse de la grand-mère au Vietnam dans les années 40 et 50, fuite de la mère au Canada à l’âge de 15 ans en 1979 et vie en hybride de la fille au Québec en 1996.Le fil de l’histoire se tisse pour raconter la douleur, la force et la résilience avec chaque génération se positionnant du mieux qu’elle le peut au sein d’une société qui la transforme. »
  • Banana Girl : jaune à l’extérieur, blanche à l’intérieur, Kei Lam
    • « Kei a grandi en France, partagée entre deux cultures : les dim sum et le camembert, la fête de la Lune et l’Épiphanie, le baume du tigre et l’eau bénite… La vie n’est pas toujours simple pour une petite Chinoise à Paris, mais peu à peu elle se forge une identité faite de ces références multiples. Aujourd’hui, Kei revendique son métissage culturel et assume joyeusement l’étiquette de banane, jaune à l’extérieur et blanche à l’intérieur… »
  • Blanc autour, Wilfrid Lupano, Stéphane Fert et Joanie DiMartino
    • « 1832. Canterbury, Etats-Unis. Une école fait rempart contre l’ordre blanc. »

Enjeux féministes

  • Il est où le patron ? Chroniques de paysannes, Maud Bénézit & Les paysannes en polaire
    • « Dans un village de moyenne montagne, la vie de trois paysannes pendant une saison agricole, notamment face au sexisme lié à leur profession. Jo, jeune diplômée, s’installe dans une ferme caprine. Anouk, ancienne citadine, est apicultrice depuis cinq ans. Coline, mariée et mère, a repris la ferme de ses parents. Elles se lient d’amitié après leur rencontre au marché et s’entraident. »
  • Re-sisters, Jeanne Burgart Goutal & Aurore Chapon
    • « Un roman graphique écoféministe situé en 2030, dans une société où la course au profit reste d’actualité. Entre épuisement des ressources, accroissement des inégalités et restriction des libertés, cette fiction philosophique montre l’importance pour l’humanité de se réinventer et présente les apports théoriques qui font la richesse du mouvement écoféministe. »
  • Nos mutineries, Eve Cambreleng & Blanche Sabbah
    • « Cet album propose une riposte aux principaux arguments antiféministes. »
  • Moi aussi je voulais l’emporter, Julie Delporte
    • « À quel âge ai-je commencé à me sentir flouée d’être une fille? C’est autour de cette interrogation initiale que s’articule Moi aussi je voulais l’emporter, réflexion personnelle sur le genre qui devient au fil des pages un véritable récit d’apprentissage féministe. Inspirée par la figure de Tove Jansson, créatrice des Moomins à laquelle devait d’abord être consacré l’ouvrage, Julie Delporte se remet ici en question en tant que femme, tout en s’interrogeant sur la place qu’occupent celles-ci dans le monde. Avec une sincérité désarmante, elle expose ses doutes et ses craintes et tente de leur donner un sens. Moi aussi je voulais l’emporter est un essai autobiographique où l’intime entre en résonance avec le social. Porté par le dessin lumineux de Delporte, le livre trouve son équilibre quelque part entre la douceur et la douleur. »
  • Libres !: manifeste pour s’affranchir des diktats sexuels, Diglee, Ovidie et Anne-Claire Thibaut-Jouvray
    • « La seule certitude qu’il nous reste en matière de sexe : nous sommes les seules décisionnaires de ce que nous faisons de notre corps et rien ni personne ne devrait jamais nous dicter notre conduite. » – Ovidie
  • Fantastic Plotte, Julie Doucet
    • « Fantastic Plotte reprend les toutes premières bandes dessinées de Julie Doucet autopubliées entre 1987 et 1990 dans le fanzine Dirty Plotte qui allait la rendre célèbre. La plupart de ces planches sont inédites et permettent de juger de l’incroyable force de ces bandes, à la fois crues et imaginatives, dessinées avec un grand talent alors que l’auteure en est encore à ses débuts. Les fanzines sont repris dans la langue d’origine, qui variait du français à l’anglais, selon les parutions. Tous les textes sont traduits dans la deuxième partie du volume. »
  • Super cyprine, Tess Kinski
    • « Après le baccalauréat, Cyprine débute des études de médecine à Dijon. Mais la jeune fille est victime d’un mal qui lui gâche le quotidien. Corrosive, sa cyprine envoie tous les garçons avec qui elle a des relations à l’hôpital. Pour échapper à ce secret, elle s’installe à Pigalle où elle devient barmaid dans un cabaret. Elle découvre alors le fléau du harcèlement de rue. »
  • Becoming Rosie, Shreyas R. Krishnan
    • « Comment une affiche diffusée pendant la guerre, représentant une ouvrière anonyme, a-t-elle pu devenir un symbole mondial de l’émancipation féminine ? En croisant l’histoire de Rosie la Riveteuse avec les théories de Judith Butler sur la performativité du genre, Devenir Rosie s’intéresse à la manière dont le tissu social a été redessiné après la Seconde Guerre mondiale. »
  • Et à la fin, ils meurent: la sale vérité sur les contes de fées, Lou Lubie
    • « Une bande dessinée qui présente, sous forme humoristique, les contes classiques et les idées qu’ils véhiculent : violence, sexisme, racisme, entre autres. »
  • Commando culotte, Mirion Malle
    • « Quelles places ont les femmes dans les blockbusters et les séries télé ? Quel est l’impact sur notre société ? Voilà les questions auxquelles répond commando culotte avec pédagogie mais aussi humour et légèreté, alternant critiques et déconstruction de mythes sexistes comme les filles n’ont pas d’humour, la friendzone, le maquillage c’est nul et c’est pour les filles, les flingues c’est cool et c’est pour les garçons, et bien d’autres. »
  • Confessions d’une femme normale, Éloïse Marseille
    • « Dans Confessions d’une femme normale, l’autrice montréalaise remonte le fil de ses tribulations dans le but de terrasser la honte qui lui colle au corps depuis l’enfance dès qu’il est question de sexe. D’une remarquable franchise, ce premier livre est un plaidoyer pour une sexualité décomplexée et sans tabous. »
  • Femme, vie, liberté, Marjane Satrapi (dir.)
    • « Avoir vingt ans en Iran et mourir pour le droit des femmes Le 16 septembre 2022, en Iran, Mahsa Amini succombe aux coups de la police des mœurs parce qu’elle n’avait pas «bien» porté son voile. Son décès soulève une vague de protestations dans l’ensemble du pays, qui se transforme en un mouvement féministe sans précédent. Marjane Satrapi a réuni trois spécialistes: Farid Vahid, politologue, Jean-Pierre Perrin, grand reporter, Abbas Milani, historien, et dix-sept des plus grands talents de la bande dessinée pour raconter cet événement majeur pour l’Iran, et pour nous toutes et nous tous. »
  • Il fallait que je vous le dise, Martin Winckler & Aude Mermilliod
    • « J’avais 24 ans. C’était mon choix. Un choix que je n’ai jamais regretté depuis. Cela ne veut pas dire que ça a été facile. J’ai été bouleversée par cette décision, et très seule face à des émotions que je ne m’expliquais pas. Des années plus tard, j’ai décidé d’écrire tout cela. De dire toutes ces choses que l’on garde silencieuses, dans l’espoir que mon témoignage sera utile et rassurant pour d’autres. »Il fallait que je vous le dise est un récit à deux voix dans lequel le parcours personnel de l’autrice rejoint le parcours du médecin et romancier Martin Winckler, autour d’un sujet encore largement tabou : l’avortement.
  • Le choeur des femmes, Martin Winckler & Aude Mermilliod
    • « Jean Atwood est en fin d’internat à l’hôpital et vise un poste de chef de clinique en chirurgie gynécologique. Elle est envoyée dans un service consacré à la médecine des femmes, dirigé par le docteur Franz Karma. La rencontre entre ces médecins ne ressemble pas à ce que Jean avait imaginé. »

Relations amoureuses et interpersonnelles

  • La fille dans l’écran, Lou Lubie & Manon Desveaux
    • « Coline vit en France et rêve de devenir illustratrice. En quête d’inspiration, elle contacte Marley, une photographe installée au Québec qui a abandonné sa passion au profit d’une vie sociale qui évolue principalement autour des cercles de son amoureux, et d’un emploi dans un café. Ces deux jeunes femmes que tout oppose vont tisser, à force de courriels et de textos, un lien troublant. Écrite à quatre mains, cette bande dessinée évoque la distance et le décalage horaire, mais aussi une réflexion sur les communications à l’ère hyper moderne, de la façon dont elles rapprochent les gens éloignés les uns des autres et dont elles éloignent ceux qui sont proches. »
  • Assignée garçon : Ambiance trans de feu, Sophie Labelle
    • « Cette bande dessinée tirée du webcomic à succès Assignée garçon met en scène Stéphie, une jeune fille transgenre qui navigue à travers sa première histoire d’amour, ses querelles avec ses camarades d’école et sa relation avec son père. Heureusement, Ciel est là pour la suivre dans ses mésaventures. Le duo apprend à se découvrir et à se célébrer tout en nous offrant des réflexions sur les réalités des personnes trans et queer. Une bande dessinée jeunesse réfléchie et émouvante où les jeunes trans et non conformes dans le genre, et les autres, pourront se reconnaître. »
  • Adieu triste amour, Mirion Malle
    • « Un jour, Cléo réalise qu’elle ne connaît pas vraiment la personne avec qui elle partage sa vie. Comment continuer à aimer quelqu’un en qui on n’a plus confiance? Jeune autrice de bandes dessinées qui a quitté la France pour s’installer Montréal avec son amoureux, elle se retrouve alors perdue, et essaie de répondre à cette question: rester et essayer, ou partir et se trouver? Adieu triste amour est un livre de printemps, de soleil qui revient, un livre dans lequel, après avoir été réveillé·e par le grand froid, on se laisse aller la douceur de la nature qui renaît. »
  • Amours croisées, Laura Nsafou & Camélia Blandeau
    • « Récit de l’histoire d’amour entre Yari, une femme monogame convaincue, et Hidde, un homme polyamoureux. »
  • Les sentiments du prince Charles, Liv Strömquist
    • « Bande dessinée militante qui alterne fiction et analyse documentée et met à mal les idées reçues sur la relation amoureuse en soulignant que cette dernière n’est qu’une cage fabriquée par les hommes pour maintenir les femmes dans un état de dépendance et de soumission. Cet album est un appel à la prise de conscience et à la libération. »
  • Dans un rayon de soleil, Tillie Walden
    • « Une odyssée amoureuse dans un univers fascinantAux confins de l’espace, Mia s’engage sur un vaisseau dont l’équipage restaure des structures architecturales du passé. Alors qu’elle semble y trouver une nouvelle famille, ses souvenirs refont surface : cinq ans auparavant, elle a rencontré Grace au pensionnat et en est tombée éperdument amoureuse… »

Santé mentale

  • Jane, le renard et moi, Fanny Britt & Isabelle Arsenault
    • « Hélène est victime de harcèlement et d’intimidation à son école. Elle trouve alors refuge dans le monde de Jane Eyre, le premier roman de Charlotte Brontë… »
  • Je prends feu trop souvent, Charlotte Gosselin
    • « Ce premier roman graphique exprime l’hypersensibilité qui accompagne la maladie au quotidien. À l’aide d’images et de poésie, on suit la trajectoire d’une jeune femme aux prises avec un feu qui la consume trop souvent. Au fil des pages se dévoile une forme de beauté derrière le drame, à travers les amitiés (notamment entre les patients) et la relation que le personnage entretient avec elle-même. La psychiatrie est un monde méconnu dans lequel les patients partagent une solitude et un mal-être qui, lorsque raconté de manière sensible, peut être ressenti de tous. Un livre intime et important, magnifiquement illustré par l’autrice. »
  • C’est comme ça que je disparais, Mirion Malle
    • « La première fois où j’ai eu le goût de mourir, j’avais genre euh 12 ans ? Mais ça compte pas, ça compte pas celle-là. Entre un emploi qui lui prend tout son temps et une dépression qui la paralyse, Clara est incapable de terminer le recueil de poésie sur lequel elle travaille. Ses amies tentent de l’aider. Mais ce n’est pas toujours simple de s’ouvrir aux autres et d’expliquer ce que c’est, ce vide qui remplit tout. C’est comme ça que je disparais est le premier récit de fiction signé par Mirion Malle. »
  • Symptômes, Catherine Ocelot
    • « Dans cette quatrième bande dessinée, Catherine Ocelot s’interroge sur les empreintes laissées par les mots, sur ce qui rend malade et ce qui guérit, sur la nature profonde de chaque individu et sur la manière de tendre l’oreille à cette petite voix que l’on tait trop souvent. Comme des plantes qui s’enlacent dans une serre, les récits de Symptômes s’entrecroisent et s’imbriquent les uns dans les autres pour exposer les liens qui nous unissent, mais aussi la façon dont les relations, qu’elles soient toxiques ou saines, se répercutent sur notre corps et notre esprit. Et si des fils invisibles nous reliaient pour toujours à ceux qui ont joué un rôle dans notre vie? La finesse des dialogues et du dessin transmettent aux lectrices et aux lecteurs toutes les émotions et réflexions, tantôt drôles, tantôt poétiques, qui émaillent le livre. Symptômes, un peu à la façon d’un rêve éveillé, explore nos mouvements intérieurs, ce qui nous transforme. »
  • Vous avez détruit la beauté du monde, Christian Quesnel, Patrice Corriveau, Isabelle Perreault et André Cellard
    • « Vous avez détruit la beauté du monde sont les derniers mots prononcés par la poétesse Huguette Gaulin avant qu’elle ne s’immole sur la place publique, à Montréal, le 4 juin 1972. C’est aussi le titre de cette bande dessinée qui aborde d’une manière originale un sujet délicat : l’histoire du suicide. Cet ouvrage est inspiré par la découverte, dans le greffe de la paix du Québec, de plus de 20 000 dossiers du coroner pour lequel celui-ci avait conclu à un décès par suicide sur le territoire de la province de 1763 à 1986. Ces enquêtes, qui cherchent à déterminer les causes et circonstances des décès, contiennent des descriptions, des témoignages et, à partir du 20e siècle, des photographies de scènes de suicide. Ces traces permettent, entre autres, de reconstituer la dernière image, l’ultime impression, parfois soigneusement élaborée, que le suicidé a cherché à laisser au monde des vivants. »
  • Le meilleur a été découvert loin d’ici, Mélodie Vachon Boucher
    • « Afin de se plonger dans l’écriture de son livre, Mélodie se retire quelques jours dans une abbaye loin de toutes distractions urbaines. Dans cet écrin de silence, elle ouvre les portes de son propre cimetière pour marcher entre les histoires de son avant. Elle y caresse quelques souvenirs et regarde de loin certains autres. Ce retrait du monde la poussera à sonder ses sentiments, ses envies. À apprivoiser ses peurs, à revenir sur certaines blessures et à apprendre à faire le deuil de certains pans de sa vie qu’elle croyait réglés. Le meilleur a été découvert loin d’ici est une oeuvre touchante qui confirme le talent et la voix unique de Mélodie Vachon Boucher. « 

Yosano Akiko (1878-1942)


Le jour où la montagne bouge est venu

Yosano Akiko, 1911

Sur ce sanctuaire

Que l’humanité bâtit

Depuis toujours,

Je veux moi aussi planter

Un clou en or à mon tour

Yosano Akiko, 1922

Née le 7 décembre 1878 à Sakai au sein d’une famille commerçante aisée, Yosano Akiko (de son vrai nom Hô Shô) a reçu une éducation poussée et privilégiée pour l’époque, puisque seules 1,3% des jeunes filles intégraient alors une école secondaire (contre 5,1% des jeunes garçons). Pour autant, contrainte par son père, elle n’a pu poursuivre des études universitaires, contrairement à son frère ainé par exemple – grâce à lui, elle pourra toutefois parfaire son éducation littéraire, à travers la lecture de romans, d’abord classiques puis contemporains, mais également de revues. Elle prendra plus tard conscience de l’injustice et de la tristesse ayant ponctuées son enfance.

À l’âge de seize ans et après les avoir toujours aidés en parallèle de l’école, Yosano Akiko commence à travailler à temps plein dans la pâtisserie tenue par ses parents. Elle profite des temps morts à la boutique, de ses soirées, voire même de ses nuits, pour lire et écrire, principalement de la poésie. Elle confie ainsi que « [s]on corps se trouvait très occupé par [s]on travail physique au magasin, mais, dans [s]on cœur, [elle s’était] changée en une de ces nobles femmes du Dit du genji ; [elle avait] une compréhension claire de la face sombre de l’humanité ; [elle imaginait] la paix d’un retour au néant et la pureté de la mort » et, « durant ces moments de ravissement, il [lui] arrivait souvent de penser au suicide » (Dodane 2016). Un an plus tard, elle intègre un cercle de poètes locaux, grâce à l’un de ses voisins.

Elle fait parvenir des wakas (un genre prestigieux de la poésie japonaise, recouvrant plusieurs formes poétiques) aux revues littéraires qu’elle consomme. En 1900, elle participe à un concours de poésie au cours duquel elle rencontre un poète dont elle apprécie la nouveauté et qui deviendra, un an plus tard, son mari : Yosano Tekkan (1873-1935) – de son vrai nom Hiroshi Yosano. De cinq ans son ainé, il est professeur, habitué, semblerait-il, aux relations avec ses élèves, déjà marié et père d’un enfant. Ils auront ensemble pas moins de douze enfants. En 1901, elle publie son premier (et plus célèbre) recueil, Cheveux emmêlés (Midaregami en langue originale). Selon Claire Dodane, cet ouvrage doit être compris comme « le récit poétique et éclaté de la genèse de [son] amour [avec Yosano Tekkan], des mois qui précèdent la première rencontre jusqu’à la publication du recueil » (2010, 158). Qui plus est, « Cheveux emmêlés est la première œuvre produite par une femme dans la littérature japonaise moderne à avoir laissé libre cours au bonheur féminin » et l’on « assiste au fil des pages à une naissance voluptueuse et érotique au sein d’un monde de sensations » (2010, 172). En d’autres termes, ce recueil est à la fois novateur, éminemment moderne si ce n’est révolutionnaire, et emprunt de féminisme.

En effet, Yosano Akiko a donné voix aux expériences émotionnelles et sensuelles des femmes dans une société pudique et conservatrice. Et ce n’est que le début tant d’une carrière poétique impressionnante que d’un engagement social significatif. En 1904, elle milite en faveur du pacifisme face à la guerre russo-japonaise, à travers son poème « Ne donne pas ta vie », adressé à son frère cadet. En 1911, elle devient ainsi la marraine de Seitô, la première revue littéraire féministe à voir le jour au Japon. Ainsi que l’explique Maya Todeschini : « sous l’impulsion d’Hiratsuka Raichô puis de Itô Noe, deux féministes qui brillèrent sur la scène intellectuelle et artistique, [Seitô] devint le forum et le symbole des femmes nouvelles : celles qui refusaient le rôle de bonne épouse et de mère avisée qui, selon les intellectuels et dirigeants japonais de l’époque, était le seul convenant à leur sexe, confiné dans un statut inférieur » (2014, 100).

En 1912, elle rejoint son mari en Sibérie, avant qu’iels ne s’installent pendant un an à Paris – elle en profitera pour explorer l’Angleterre, la Belgique, l’Allemagne, l’Autriche et les Pays-Bas. Elle y rédige le recueil De l’été à l’automne, mais également, avec son mari, le Journal de Paris, dans lequel iels s’interrogent sur l’éducation des femmes et militent en sa faveur. Suite à ses différents voyages en Europe, elle écrit notamment : « Pourquoi donc les hommes et les femmes ne peuvent-ils vivre dans l’égalité ? Parce que les hommes refusent de se défaire de l’habitude barbare qui consiste à considérer les femmes comme leurs possessions, parce que les femmes de leur côté n’ont pas le courage de rejeter cette mentalité ancienne… D’après ce que j’ai pu observer, les hommes continuent en France, comme en Asie, de considérer tout au fond d’eux que les femmes sont leurs choses, leurs jouets, des êtres dépendants… Ce que je me demande, c’est pourquoi les Françaises ne prennent pas en main leur propre éducation, ne décident pas elles-mêmes de s’éduquer au même niveau que les hommes. Car le premier droit que nous devons revendiquer, nous les femmes qui désirons bénéficier à égalité des avantages de la société moderne, est la liberté de l’éducation. » (1981, réédition).

C’est ainsi qu’après avoir obtenu un poste d’enseignante à l’université, elle participer, en 1911, à l’ouverture de la première école mixte du Japon (Bunkagakuin), dont l’objectif était d’éduquer des « individus libres » (Rodd 1991).


Recommandations | Les livres à (s’)offrir – édition des fêtes 2023

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Les fictions

  • Wollstonecraft, Sarah Berthiaume – 22$/22€
    • « Marie est autrice. Son dernier roman a soulevé l’ire de ses modèles féministes et l’a laissée vidée, incapable d’écrire. Après plusieurs fausses couches, suivant des conseils obtenus par télémédecine, elle conserve ses fœtus au congélateur afin de les soumettre à des tests, pendant que Perceval, son chum, coécrit des poèmes avec l’algorithme qu’il a créé et que son amie Claire, ancienne comédienne, gravit les échelons de la vente de Tupperware. Par une sinistre nuit de novembre, alors que la pluie fouette les vitres et que retentissent les cris stridents d’une imprimante 3D, Marie accouche d’une idée funeste qui va tout faire basculer. S’inspirant librement de la vie de Mary Shelley et de son Frankenstein, Sarah Berthiaume sonde les abysses de la création et de la procréation dans une comédie gothique, féministe et dystopique qui dissèque nos propres monstruosités. »
  • Kanatuut, Natasha Kanapé Fontaine – 24,95$/13,99€
    • « Que signifient ces manifestations étranges en connexion avec les personnages innus ? Est-ce l’intérieur des terres, le Nutshimit, qui souhaite reprendre contact avec le peuple, le réinviter dans ses sentiers pour qu’il recouvre sa mémoire ? Qu’est-ce qui réside dans le territoire, que les Blancs n’ont jamais trouvé, mais qui a toujours ramené les Innus vers le nord, en plein coeur des hivers les plus hostiles ?La forme courte des nouvelles permet à l’autrice de soumettre le lecteur à sa vision du monde qui l’entoure, elle, au quotidien. Ce dernier est fait de surréalisme, de réalisme magique, d’onirisme ; de créatures fantastiques ou réelles de la tradition orale, d’esprits de l’animisme ancestral qui habitent l’univers contemporain ; de la relation avec un territoire sans merci, qui donne néanmoins aux protagonistes la puissance nécessaire pour survivre dans un monde qui va à l’encontre de leurs valeurs. »
  • Dans la lumière de notre ignorance, Marianne Marquis-Gravel – 24,95$/14€
    • « Ils enseignent dans le même collège, mais ne se sont jamais vraiment rencontrés jusqu’au jour où le destin, avec la complicité d’un rêve et d’une panne d’électricité, les réunit. Ils ne se quittent plus, achètent une maison ; ils vivront heureux, en lisant et en écrivant, auront sans doute un enfant qui sera leur plus beau livre. Mais voilà que la belle histoire à peine commencée est foudroyée par l’implacable diagnostic : il a un cancer incurable, l’avenir est désormais un sablier qui fuit et chaque étreinte manquée est une éclipse terrible. »
  • Mouron des champs, Marie-Hélène Voyer – 21,95$/18€
    • « Mouron des champs dit l’histoire de vies dures et empêtrées, de destinées de filles de fermiers, de pauvresses du bout du rang, de mères travailleuses infatigables aux désirs corsetés. Revitalisant brillamment le vocabulaire des parlers populaires, Marie-Hélène Voyer fouille les lieux de vie familiaux où se resserrent l’emprise de la domesticité et la violence de la contention. Cette poésie profonde et tassée comme un pain de mie porte la voix des mortes et met en lumière les encagements du passé. Mouron des champs, suivi de l’essai Ce peu qui nous fonde, est l’occasion pour la poète de revenir sur la disparition de sa mère, cette femme de cendre qui s’effondre, sur les ombres qui planent depuis l’enfance et sur l’affranchissement que permet l’écriture. Un souffle d’amour pour apprendre à vivre. »
  • Il y a des joies dont on ignore l’existence, Ouvrage collectif – 20,95$/13,99€
    • « Une jeune femme adoptée par un couple de Québécois qui trouve du réconfort dans un restaurant, une enseignante de Montréal-Nord qui reconnecte avec ses racines grâce à ses élèves, deux femmes qui trouvent l’amour aux abords de la 40, une famille choisie qui imagine une maison de retraite en Gaspésie, un-e poète qui partage des portraits de ses ami-es, une religieuse qui joue au ballon-chasseur, une enfant qui apprend à retirer son nom de la bouche des autres, une fille qui trône sur une charrette, des chants religieux qui nous ramènent à la maison, la tête qui nous tourne dans une quinceañera, un périple depuis la plage vers Hochelaga, une série de réflexions sur notre rapport au monde. »

La poésie

  • Ce qui est tu, Caroline Dawson – 20,95$/19€
    • « Dans ce livre, Caroline Dawson s’adresse à son fils qui célèbre ses 7 ans, le même âge qu’elle avait lorsqu’elle a immigré au Québec, pour lui raconter tout ce qu’elle a eu d’abord l’instinct de taire : l’exil, le racisme, la honte. Avec une écriture soignée cherchant à traverser les frontières entre la poésie et le récit, l’autrice répare la césure qui sépare la réfugiée timorée dans un monde inconnu de ce garçon téméraire, trilingue et amoureux des bestioles. Ce qui est tu bâtit minutieusement de véritables ponts entre les expériences et les générations, de manière à donner en héritage non pas la honte, mais rien de moins que la beauté du monde. »
  • Exercices de joie, Louise Dupré – 22$/15€
    • « Troisième recueil d’un triptyque sur les possibilités du poétique face à l’horreur et à la détresse, Exercices de joie prend le risque de la tendresse en choisissant la douceur comme arme de combat. Dans une écriture fluide qui alterne entre prose et vers, les poèmes explorent la notion de joie, non seulement comme quête d’apaisement, mais comme responsabilité à l’égard des autres : le souci de leur apporter espérance. »
  • Chose sensible suprasensible, Mélanie Landreville – 20,95$/13,99€
    • « Ce qui est enfoui risque d’exploser vif. Une enfance, par exemple. Une enfance de douleurs enfouies dans une personne pourrait exploser. « Ton frère s’est tué », dit la voix de la mère au téléphone. Dès lors le monde, tout impraticable qu’il était, infesté de violences patriarcales, se défait pour de bon. »

Les essais

  • Troubles, nos ombres, Jennifer Bélanger – 25,95$/23,50€
    • « Jennifer Bélanger aménage un espace sécuritaire où peuvent s’exprimer librement les personnes LGBTQ2IA+, hors des injonctions au bonheur et à la célébration. Ici, les ombres sont invitées à troubler la parole, avec leurs bagages remplis d’enfances difficiles, de traumatismes sociaux, de violences conjugales et de blessures encore vives qu’il importe de nommer pour valoriser nos expériences singulières, plurielles, complexes. »
  • Les têtes brûlées : carnets d’espoir punk, Catherine Dorion – 29,95$/14,99€
    • « Pendant son mandat, Catherine Dorion a tenu un journal, relevant tous les moyens par lesquels le pouvoir colonise les êtres, les peuples et notre avenir. Il en ressort un texte qui est tout à la fois un récit d’aventures, avec des batailles enlevantes et des scènes d’émotion brute, et une réflexion profonde sur les nouveaux chemins qu’il faudra débroussailler pour s’évader du carcan de solitude et de désespoir dans lequel nous sommes pris. »
  • Hors jeu : chronique culturelle et féministe de l’industrie du sport professionnel, Florence-Agathe Dubé-Moreau – 24,95$/18€
    • « De plus en plus de femmes sont visibles dans le sport professionnel masculin. De spectatrices, cheerleaders ou conjointes d’athlètes, elles atteignent désormais les rangs de coachs, d’arbitres et même de directrices d’équipe. Est-ce un mirage ? Qu’en est-il exactement ? À partir d’une posture d’exception, celle de partenaire d’un joueur célèbre, mais aussi d’intellectuelle engagée parachutée sur un terrain de football à Kansas City, Florence-Agathe Dubé-Moreau déconstruit un à un les mythes entourant les femmes dans l’industrie. Haut lieu de reproduction des pires stéréotypes de classe, de race et de genre mais aussi lieu de résistance. »
  • Les hommes et le féminisme, Francis Dupuis-Déri – 20,95$/17,90€
    • « Opportunisme, fumisterie ou solidarité ? Théâtre politique ou alliance véritable ? Les féministes ont vu neiger. Tant d’hommes font mine de rejoindre leurs rangs pour des motivations douteuses, qui n’ont rien à voir avec l’émancipation des unes ou le disempowerment des autres. Dans une enquête passionnante qui puise dans l’histoire méconnue des hommes proféministes et de leurs engagements en Europe, en Afrique, en Asie et dans les Amériques, l’auteur rappelle que cette posture paradoxale peut entraîner son lot de problèmes pour les féministes elles-mêmes, qui ne souhaitent ni mener la lutte en vase clos, ni voir des hommes l’usurper (en portant une cape de superhéros). »
  • S’engager en amitié, Camille Toffoli – 20$/14€
    • « Lieu de grande liberté, de partage et d’intimité, les amitiés se déploient sous toutes sortes de formes. Qu’elles soient brèves ou s’inscrivent dans la durée, elles nous façonnent comme individus. Dans un essai très original et sans tabou où se croisent témoignages et expérience personnelle, Camille Toffoli a voulu montrer combien les amitiés peuvent influencer nos parcours individuels et jouer un rôle politique, car elles ont le potentiel de transformer le monde dans lequel nous évoluons. Pourquoi ne pas redonner à l’amitié une place centrale dans notre société? S’engager en amitié est une invitation à explorer la force des amitiés et en révéler tout leur potentiel émancipateur. »
  • Pissed pestes puissantes, Ouvrage collectif – 24,95$/16,99€
    • « Le recueil Pissed pestes puissantes fait suite au collectif Folles frues fortes. Toutefois, cette fois-ci, le projet rassemble exclusivement les voix d’auteur·ices racisé·es pour faire entendre différents récits dans une perspective intersectionnelle. Ce recueil est l’occasion de réfléchir aux différentes formes que peut prendre le féminisme autour de trois figures – la colérique, la mauvaise, la redoutable – des stéréotypes, négatifs et positifs, auxquels les personnes racisées sont souvent associées. Les auteur·ices ont ainsi pu produire des textes afin de se réapproprier ou de subvertir ces clichés. »

Les livres d’histoire

  • Le Bus des femmes : Prostituées, histoire d’une mobilisation, Anne Coppel, Lydia Graggiotti et Malika Amaouche – 37,95$/20€
    • « En pleine épidémie de sida, des prostituées interpellent les pouvoirs publics sur leur santé et les conditions d’exercice de leur métier. Leur action, contemporaine de la création d’Act Up-Paris, conduira à la création du Bus des femmes en 1990. Un document historique rarissime qui témoigne de l’histoire des mobilisations citoyennes, un exemple unique de class action chez les prostituées. En 1990 à Paris, alors que l’épidémie de sida produit chaque jour plus de ravages, des prostituées se mobilisent et interpellent les pouvoirs publics. Huit grands cahiers jaunes à la couverture toilée circulent rue Saint-Denis et au-delà, sur les boulevards périphériques ou chez les marcheuses des Champs Élysées : les femmes y écrivent des « lettres de confidences » pour témoigner des conditions d’exercice de leur métier. Cette parole est rare. Fragile, elle fait surgir une réalité diverse et incarnée, violente et ordinaire : bataille du préservatif, peurs et rivalités, mais aussi dignité et revendication de droits et d’un statut social. Car les lettres recèlent aussi la force de l’écrit. C’est un exemple remarquable d’empowerment dans l’histoire des femmes, la naissance d’une conscience collective à l’issue heureuse : la création du Bus des femmes, première association de santé communautaire de prostituées, dirigée par des prostituées. »
  • Une histoire des produits menstruels, Jeanne Guien – 33,95$/18€
    • « Loin d’être un phénomène purement biologique, les règles et plus généralement le cycle menstruel forment une expérience socialisée. Chaque société développe une culture menstruelle dominante, faite de pratiques, techniques et représentations plus ou moins acceptables. Ce livre étudie la culture menstruelle propre aux sociétés consuméristes, dans lesquelles toute expérience (notamment, toute expérience du corps) tend à être associée à des produits marchands. À travers l’histoire de trois produits menstruels – les serviettes jetables, les tampons jetables et les applications de suivi du cycle menstruel – l’auteure poursuit son enquête sur le consumérisme, les objets du quotidien et le dressage des corps féminins. »
  • De cendres et de braises : voix et histoire d’une banlieue populaire, Manon Ott – 50,95$/25€
    • « Au pied des tours de la cité, à l’entrée de l’usine ou à côté d’un feu, Fabienne, Jamaa, Yannick, Antoinette, Momo et d’autres entreprennent, aux côtés de Manon Ott, un récit que d’ordinaire on entend peu. Il y a deux façons d’entrer dans ce livre. La face A est consacrée à l’histoire des cités HLM des Mureaux près de l’usine Renault de Flins. Ce portrait sensible et engagé d’une banlieue ouvrière en mutation est richement illustré d’archives souvent inédites et de paroles d’habitants. Les luttes politiques qui s’y déroulèrent font écho à tout un pan de l’histoire populaire de la France depuis les années 1960. Tandis que derrière les décombres des démolitions actuelles des tours et des barres de ces cités, derrière les grands feux de l’actualité, se déploie une autre scène : la face B, telle un carnet de tournage, raconte comment se réinventent, ici et maintenant, les petits feux d’une parole reconquise. Expérience documentaire, à la fois politique et poétique, De cendres et de braises est une histoire de rencontres qui a pris la forme d’un livre et d’un film. »

Les bandes dessinées

  • Amours plurielles : déconstruire le modèle du couple hétéronormé, Laureana Alycja et Héléna Coussy – 37,95$/19,90€
    • « Laureana, jeune trentenaire, découvre la relation polyamoureuse. Une bande dessinée qui interroge l’amour, l’hétéronormativité et les relations hommes-femmes afin de déconstruire la perception de l’amour romantique et se tourner vers une sexualité et une vie affective libératrices et émancipatrices. »
  • Résister et fleurir, Jean-Félix Chénier et Yoakim Bélanger – 35$
    • « Printemps 2020, en plein confinement, Jean-Félix Chénier enseigne le cours Utopies / Dystopies – Le point de bascule. Il décide de partir d’une lutte dans le quartier Hochelaga qui incarne parfaitement le sujet. La population s’y mobilise pour défendre un terrain en friche contre un projet de Ray-Mont Logistiques de transbordement de conteneurs. On retrouve d’un côté l’idéal de la nature et de l’autre les lois implacables du marché. Fruit d’une méditation sur la nécessité de forger une nouvelle sensibilité au territoire, Résister et fleurir met en images les échanges passionnants du professeur avec ses étudiant·es et le combat mené par la communauté pour un quartier à échelle humaine. »
  • Atypiques ?, Karine Danan et Stomie Busy – 34,95$/18€
    • « Cathy, une psychothérapeute, part en voyage en Egypte aux côtés de ses amis Jocelyne et Morgan. Des préparatifs précédant le départ aux diverses activités proposées sur place aux vacanciers, ce séjour est l’occasion pour tous les trois de découvrir leurs particularités respectives. Si Cathy élabore des cartes mentales, Jocelyne fait des check-lists et Morgan improvise en permanence. »
  • Je pense que j’en aurai pas, Catherine Gauthier – 29,95$
    • « Sous la forme d’une autofiction, à la fois roman graphique et journal intime, l’autrice aborde l’absence de maternité : un sujet épineux, empreint d’émotivité, qu’elle traite avec prudence, respect et sensibilité. Une introspection illustrée qui laisse place à l’interprétation et au questionnement. Chaque chapitre est entrecoupé de témoignages d’autres femmes qui expliquent pourquoi elles n’ont pas eu d’enfant. Des parenthèses dans le récit, comme autant de pistes à explorer.L’auteure aborde aussi l’épuisement, ou la dépression, qui peut influencer la décision d’une femme sur le fait de vouloir devenir mère. Un autre sujet délicat quelle aborde avec doigté. »
  • Le seuil, Fanny Vella – 32,95$/17€
    • « Malgré sa pétillance et son entrain naturels, Camille est empêtrée dans une relation toxique avec Jonathan dont elle peine à se départir. »

Les petits budgets

  • Amour et amitié, Jane Austen – 5,75$/3€
    • « De tous les talents ordinairement en possession de mon sexe j’étais la maîtresse. Au couvent, mes progrès avaient toujours été plus grands que ne le permettait l’instruction reçue, les connaissances dont je disposais étonnaient chez quelqu’un de mon âge, et je surpassai bientôt mes maîtres.. Toutes les vertus susceptibles d’orner un esprit se retrouvaient dans le mien. Il était le lieu de rencontre de toutes les qualités et de tous les sentiments élevés.. Mon seul défaut, s’il mérite ce nom, était de posséder une sensibilité trop vive, prompte à s’émouvoir de toutes les afflictions de mes amis, des personnes de ma connaissance, et plus encore des miennes. ».
  • Plaidoirie pour l’avortement, Gisèle Halimi – 5,75$/3€
    • « En 1972, l’avocate Gisèle Halimi représente la mère d’une fille mineure qui vient d’avorter de manière clandestine après avoir été victime de viol. Dans sa plaidoirie, elle défend le droit des femmes à disposer d’elles-mêmes et de recourir à l’avortement. »
  • Une femme puissante, Marie Ndiaye – 5,75$/3€
    • « Le parcours de Khady Demba, Sénégalaise rejetée par sa belle-famille à la mort de son époux. Elle est contrainte de migrer vers l’Europe et doit se battre pour préserver sa dignité contre les humiliations que la vie lui inflige avec une obstination méthodique et incompréhensible. »
  • Pauline, George Sand – 5,75$/3€
    • « Laurence s’installe à Paris pour devenir actrice tandis que Pauline s’occupe de sa mère aveugle. A la mort de cette dernière, Pauline rejoint son amie mais elle supporte difficilement la réussite de celle-ci. La situation s’envenime lorsque apparaît Montgenay, un vil séducteur. »
  • En compagnie de Mrs Dalloway, Virginia Woolf – 5,75$/3€
    • « Cinq nouvelles et autant de variations sur le roman Mrs Dalloway de l’écrivaine britannique, parmi lesquelles Mrs Dalloway dans Bond Street, La robe neuve, Ensemble et séparés, L’homme qui aimait son prochain et Une mise au point. »

Les livres jeunesse

  • 3-6 ans : Et toi, ta famille ?, Charlotte Bellière et Ian De Haes – 24,95$/13,50€
    • « Dans une cour de récréation, les élèves s’apprêtent à jouer au papa et à la maman. Cependant, en discutant, ils découvrent que certains enfants vivent dans des familles différentes. Ils adaptent alors les règles de ce jeu vieux comme le monde à leur époque et aux situations de chacun. »
  • Blanche comme un drap, Chloé Varin et Rémi Allen – 21,95$
    • « Un magicien peut passer des années à se pratiquer pour apprendre à disparaître. Moi je ne fais aucun effort. Je suis invisible sans le vouloir. Je suis Blanche (comme un drap). Il n’y a pas plus transparente que moi. Un récit enveloppant sur la quête d’affirmation de soi. »
  • Dès 14 ans : Fé M Fé, Amélie Dumoulin – 14,95$/13,90€
    • “Félixe remet le bébé pigeon qu’elle vient de trouver dans sa sacoche. Elle m’embrasse d’un côté, s’arrête, me fixe – ses joues sont toutes rouges d’excitation –, elle m’embrasse tout doucement de l’autre côté, puis repart sur son vélo à toute vitesse.— Je vais le sauver, Fé, tu vas voir, il va devenir grand, il va aller à l’université ! Je la regarde partir. Je pose la plume sur mon nez. En temps normal, je crois pas que je pourrais tomber en amour avec une fille. Mais une fille qui sauve un pigeon et qui l’appelle Clint, je pense que je vais faire une exception. »
  • Dès 14 ans : Les hauts et les bas de Fish, Joanne Levy – 10,95$/6,60€
    • « Fishel (Fish) Rosner, douze ans, n’aime pas les activités qui plaisent généralement aux garçons. Il déteste les sports et préfère lire ou faire du bricolage plutôt que de grimper aux arbres ou de faire du vélo de montagne avec ses amis. Il aime aussi danser. Tout ce qu’il aime est considéré comme des passe-temps de « filles », mais Fish ne comprend pas pourquoi ce serait une mauvaise chose. Il s’intéresse simplement à des activités différences des autres garçons. Quand il demande à sa Bubby de lui enseigner le tricot, elle lui dit d’aller jouer dehors. Quand il insiste pour que sa mère l’amène au cours de zumba, elle l’inscrit plutôt au water-polo. Pourquoi tout le monde décide-t-il ce que Fish doit faire ou ne pas faire? »
  • Dès 14 ans : Ma première fois, Ouvrage collectif sous la direction Karine Glorieux – 24,95$
    • « Les premières fois comme on ne vous les a jamais racontées. Sans filtre ni tabou. Si on se disait les vraies affaires ? C’est le pari de ce recueil de nouvelles qui propose des récits intimes diversifiés et surtout, toujours francs. Un baume idéal sur l’anxiété des premières fois. Avec ou sans Doritos. »

Le matrimoine

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HF Île-de-France, association à l’origine des Journées du Matrimoine, nous apprend qu’à l’instar d’autrice, de peintresse ou encore de médecine, matrimoine fait partie de ces mots féminins volontairement effacés du langage courant. Construit sur le même modèle que ‘patrimoine’, matrimoine renvoie en premier lieu aux biens transmis par la mère. D’un point de vue culturel, il s’agit de l’ensemble des productions créées et laissées par les femmes des générations précédentes.

L’association nous fournit également des chiffres illustrant la nécessité de redécouvrir ce dont, en tant que société, nous avons été privé·es. Car, en France, 150 autrices ont écrit du théâtre sous l’Ancien Régime, 350 au XIXe siècle, 1500 au XXe. Pourtant, seules 17 autrices sont entrées au répertoire de la Comédie Française au XVIIIe siècle, 13 au XIXe et 5 au XXe. Et ce n’est pas en raison d’un manque inné de talent

Cependant, si les femmes ont été rayées des livres d’histoire au cours des derniers siècles, engendrant une amnésie collective révoltante, il va sans dire que les femmes se situant à la jonction de plusieurs systèmes de domination en ont particulièrement pâti. Ce faisant, si l’histoire des femmes artistes ou scientifiques françaises blanches est aujourd’hui plus accessible, que savons-nous et que nous dit-on de Suzanne Lacascade ? De Paulette et Jane Nardal ? La réhabilitation du rôle et du génie des femmes doit couvrir l’ensemble des trajectoires.

Pour en savoir plus sur l’invisibilisation des productions culturelles et scientifiques des femmes, n’hésitez pas à consulter l’article sur l’effet Matilda.